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DES ENFANTS AMPUTÉS, DES VIES BRISÉES ET UN HÔPITAL EN CRISE : Des médecins témoignent de l’horreur à Ghaza

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Une interview bouleversante de la docteure Victoria Rose, chirurgienne plastique britannique engagée dans l’aide médicale à Ghaza, a été publiée dans la presse britannique, notamment le journal Sunday Times.
Depuis le début de la guerre, lors de sa troisième mission sur place, elle fait face chaque jour à un afflux massif d’enfants gravement blessés, certains amputés de membres.
Christina Lamb, journaliste ayant mené l’entretien, rapporte des témoignages poignants : « Une fillette de six ans a perdu une partie de sa joue et son épaule gauche. Une autre, âgée de deux ans, ainsi qu’un bébé, un orphelin de trois ans, un enfant de quatre ans, et un garçon de onze ans qui a perdu ses neuf frères et sœurs. » La docteure Rose, âgée de 53 ans, explique : « Nous commençons toujours par les enfants. » Alors qu’elle prend un petit-déjeuner rapide, elle prépare mentalement sa journée à l’hôpital Nasser de Khan Younès, le seul établissement médical en activité dans le sud de Ghaza. En moyenne, elle réalise une douzaine d’opérations par jour, dont beaucoup concernent des blessures causées par des bombardements sur des enfants, notamment des amputations, de jambes et de mains. Elle confie : « Cela me met en colère, mais je ne peux pas m’arrêter ou penser à ça, je dois continuer à travailler. » Ses journées durent souvent jusqu’à 23 heures, et elle trouve un bref répit dans un dortoir réservé aux femmes près de l’unité de soins intensifs. Le bombardement de l’occupant sioniste commence généralement à 4 heures du matin. Dans une publication récente, elle a décrit un bombardement intense qui a obscurci le ciel de fumée au point qu’elle ne pouvait plus voir le ciel lorsqu’elle est sortie à 6 heures du matin. « Oh mon Dieu », dit-elle en évoquant l’explosion d’une bombe massive. Le Dr Rose est sur place depuis près de trois semaines, accompagnée de deux collègues londoniens, le chirurgien orthopédiste Graeme Groom et la chirurgienne plastique Tiziana Roggio, dans le cadre d’une mission pour l’association caritative britannique « Disaster Emergency Aid and Long-Term Support ». L’hôpital Nasser souffre d’une pénurie critique de matériel, avec un déficit de 65 % des fournitures essentielles. Les opérations se font souvent sous simple anesthésie locale faute d’anesthésie générale, les équipes utilisant des blouses de chirurgie comme rideaux autour des salles d’opération et économisant les fils chirurgicaux. Le stock de compresses ne suffit plus que pour quatre jours, ce qui rendra les interventions encore plus difficiles une fois épuisé. Les cas de famine sont également en nette augmentation, avec des enfants visiblement plus maigres et plus fragiles, dont les blessures peinent à guérir. Un porte-parole des Nations unies a récemment qualifié Ghaza de « lieu le plus affamé au monde », dénonçant le refus de l’occupant sioniste d’ouvrir davantage de corridors humanitaires, ce qui met « 100 % de la population en risque de famine ». Parmi les nombreux enfants soignés, Rose insiste : « Au moins la moitié de mes opérations concernent des enfants qui ne sont pas des combattants de la résistance palestinienne. » Elle raconte l’histoire de Hatim, un garçon de trois ans brûlé à 35 % sur tout le corps après qu’un raid de l’occupant sioniste a frappé son appartement familial. Ses parents ont été tués, ne lui restant que son grand-père. « Rien de tout cela n’est juste », déclare-t-elle avec émotion, dénonçant un bombardement aveugle et collectif sur des civils.
« Nous devons arrêter et réfléchir, cela ne peut être justifié. » Par ailleurs, le personnel médical déplore les attaques répétées sur les infrastructures sanitaires. L’hôpital Noura Al Kaabi, seul centre de dialyse dans le nord de Ghaza, a été complètement détruit, privant des dizaines de patients d’un traitement vital. Selon des sources médicales, 41 % des patients atteints d’insuffisance rénale sont décédés depuis le début du conflit, faute d’accès aux soins. Le Dr Ahmed Abu Sweid, urgentiste australien, témoigne également de la gravité de la situation : « Nous avons reçu des centaines de blessés, principalement des civils, certains touchés par des balles à la tête et à la poitrine alors qu’ils venaient chercher de la nourriture. Beaucoup sont dans un état critique, et certains sont arrivés déjà décédés. » Malgré l’extrême danger, le Dr Rose et son équipe continuent de travailler sans relâche, conscients que leur présence est aussi celle des « yeux et des oreilles du monde extérieur », alors que l’accès des journalistes étrangers à Ghaza est interdit par l’occupant sioniste.
M. Seghilani

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