Dans une intensification dramatique des attaques israéliennes sur Ghaza, des dizaines de Palestiniens, dont de nombreux enfants, ont été tués au cours des dernières 24 heures. Ce bain de sang s’accompagne de destructions massives dans ce territoire déjà sous blocus depuis des années.
Les frappes aériennes israéliennes se sont multipliées sur diverses zones du sud de Ghaza, notamment à Khan Younès où deux Palestiniens, dont une femme, ont été tués par une frappe de drone au centre-ville. Une autre frappe a ciblé la zone d’Abou Snati, à l’est d’Abasan al-Kabira. À Rafah, des zones résidentielles ont été la cible d’attaques, causant la mort d’un civil et blessant deux autres, notamment près du supermarché Al-Zohour. Les quartiers de Tal al-Sultan, des Hachachine et le quartier saoudien ont été lourdement bombardés, forçant des milliers d’habitants à fuir et à lancer des appels désespérés à l’aide. Au nord de Ghaza, une frappe aérienne dans le quartier de Jabaliya a causé la mort de 11 personnes, parmi lesquelles une mère et ses cinq enfants. Les équipes de secours peinent à extraire les corps des décombres, en raison des bombardements incessants et du manque d’équipement adéquat. Le ministère de la Santé à Ghaza a rapporté que 39 Palestiniens ont été tués et 124 blessés au cours des dernières 24 heures. Depuis le début de l’offensive israélienne le 7 octobre 2023, le bilan dépasse les 50 183 martyrs, avec plus de 113 828 blessés recensés. Les hôpitaux de Ghaza, déjà surchargés, manquent de tout : médicaments, matériel médical et carburant pour maintenir les générateurs. Des malades chroniques meurent faute de traitement, tandis que les blessés succombent à des blessures qui auraient pu être soignées. Selon les autorités locales, 85 % des habitants n’ont plus accès à leur alimentation de base. Des dizaines de boulangeries ont fermé leurs portes en raison de la pénurie de carburant. Par ailleurs, le territoire reste plongé dans le noir, les coupures d’électricité se prolongeant depuis 18 mois. L’ONU estime que 124 000 personnes supplémentaires ont été déplacées au cours des derniers jours. Des quartiers entiers, comme Tal al-Hawa et Sheïkh Ajlin, ont été vidés de leurs habitants sous la menace de nouvelles frappes. Les frappes israéliennes ont également ciblé des camps de réfugiés comme ceux de Nusairat et de Bureij. Au nord de Ghaza, les localités de Beit Lahya et Beït Hanoun subissent un pilonnage intensif. Dans un acte qualifié de « violation flagrante des conventions de Genève », l’armée israélienne a enlevé 15 membres des équipes de secours à Rafah, les privant de leur statut protégé. En dépit de cette situation désespérée, la résistance palestinienne continue de riposter. Des roquettes ont été tirées en direction des colonies israéliennes en réponse aux massacres, une action revendiquée par le groupe Saraya El-Qods. Alors que Ghaza endure un véritable génocide, les autorités palestiniennes accusent Israël de chercher à anéantir le territoire. Elles mettent en garde contre les conséquences irréversibles de ces crimes sur la région et sur toute perspective de paix. Le silence de la communauté internationale face à cette catastrophe humanitaire aggrave le sentiment d’abandon des habitants de Ghaza, qui continuent de subir l’une des pires crises de l’histoire moderne.
M. Seghilani
