L’année politique nationale en 2021 a été sans doute marquée par l’activité intense du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Les Algériens ont dû le constater, au moins, à travers la trentaine de réunions du Conseil des ministres et les entrevues médiatiques organisées sous la direction du locataire d’El-Mouradia.
À ces activités menées sans intermittence et à fréquence régulière, s’ajoutent les réunions du Haut conseil de sécurité (HCS) -qui a siégé environ 5 à 6 fois durant cette année-, la présidence de conférences d’importance économique et sociale, des cérémonies officielles et autres rendez-vous engageant la haute autorité de l’État. Autrement, durant toute l’année, le chef de l’État avait maintenu son agenda. Exception faite à la période durant laquelle il avait été hospitalisé en Allemagne pour des soins contre la Covid-19, Tebboune a mené sa mission dans le respect des délais et des échéances. Une force majeure qui l’a amené, toutefois, à suivre de près, les affaires du pays depuis son lieu d’hospitalisation, conscient de ce que c’est le sens de la responsabilité de diriger un pays.
Durant les réunions du Conseil des ministres, en effet, il a fait en sorte à ce que ses décisions, combien nombreuses, prises sur les volets politique, économique, social et sanitaire, soient traduites d’effet immédiat. Ce qui n’était pas, malheureusement, souvent le cas. Preuve en est, la présidence de la République, dans ses comptes rendus sur les travaux des Conseils, a maintes fois souligné implicitement la colère du chef de l’État lorsqu’il constate que l’une de ses décisions n’a pas été appliquée sur le terrain. Alors de retour en Allemagne pour des soins en janvier 2021, il avait laissé derrière lui une déclaration qui a sonné le départ de ministres du Gouvernement Djerad. Un gouvernement où il avait relevé « du bon et du moins bon ». Depuis lors, on avait assisté à la nomination d’un nouveau Gouvernement (après les Législatives) et bien des départs de plusieurs ministres pour cause, justement, de manque de résultats.
À cet égard d’ailleurs, et tout récemment (novembre dernier) Tebboune avait chargé son chef du Cabinet, Abdelaziz Khellaf, d’une mission un peu spéciale, à savoir « évaluer les décisions émanant du Conseil des ministres déjà mises en œuvre et d’assurer le suivi de celles non encore exécutées ». C’est dire le souci de suivi rigoureux auquel il soumet les membres du Gouvernement.
Cette nouvelle parade consiste à faire remonter les informations de la base concernant notamment ce qui bloque les décisions du Conseil.
À ce moment-là, le chef de l’État jugera la responsabilité de chaque ministre selon la mission dont il est chargé. Quelques jours plus tard, lors d’une entrevue médiatique avec les médias nationaux, Tebboune a même fait mieux en annonçant un projet de création d’une Inspection générale rattachée à la Présidence. Celle-ci aura pour mission de « contrôler le travail et les activités des responsables». Autrement, et là encore, le suivi des décisions va au-delà de la responsabilité ministérielle pour toucher les missions d’ordre inférieur dans la gestion des affaires publiques. Le terrain, c’est peut-être là le défi qui se présente pour le chef de l’État en 2022.
Farid Guellil