Comme attendu, la publication des noms de candidats du FLN (Front de libération nationale) investis dans les prochaines législatives n’a pas manqué de créer des remous et faire des mécontents, parmi, surtout, la base militante du parti, dirigé par Djamel Ould-Abbès. Des chamailleries allant jusqu’à l’irréparable, des scandales liés à la corruption, des faits avérés ayant obligé le SG de l’ex-parti unique à avouer l’existence et à reconnaître le malaise qui ronge ses rangs. Ce qui s’est passé, en effet, samedi dernier, devant la mouhafadha de Tiaret est d’autant plus grave qu’il ne pourrait passer inaperçu aux yeux de l’opinion publique et de la direction politique du FLN. Deux groupes scindés entre partisans et opposants à la liste électorale présentée dans cette wilaya se sont donné en spectacle. Des altercations dont les conséquences ont entraîné la mort d’un certain Mansour Bouriah, militant local ayant succombé à un malaise cardiaque du fait qu’il était souffrant d’une hypertension artérielle. Les militants contestataires, issus de plusieurs localités de Tiaret n’ont pas admis la liste de candidature rendue publique, et laquelle étant coiffée par l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar. Selon des sources concordantes, les mécontents ont monté au créneau pour dénoncer l’exclusion des postulants, issus de leur camp, aux législatives 2017. L’amplitude de l’onde de choc a gagné la direction politique du FLN, à tel point que Djamel Ould-Abbès s’est exprimé sur cette affaire, au courant de la conférence de presse qu’il a animée, avant-hier à Alger, à l’effet de présenter ses candidats têtes de listes, retenus pour les élections du 4 mai prochain. Même si, s’est-il contenté de préciser l’origine du décès du défunt, histoire, visiblement, d’amortir la gravité de la situation et le mécontentement généralisé au sein de sa base militante. Autre fait qu’il n’a ni confirmé ni infirmé a trait à la perquisition d’un chalet appartenant à son fils, lequel étant surpris en flagrant délit en possession d’une somme importante d’argent et d’un certain nombre de listes électorales. L’opération de fouille a été menée par les éléments de la Gendarmerie nationale dans ce domicile situé à la résidence d’État de Club des Pins, à Alger. À la question d’un journaliste, il a répliqué qu’il ne pourrait être responsable de ce qui s’est passé, mais qu’il «a confiance en la justice et les services de sécurité». Pas uniquement, puisque le successeur d’Amar Saâdani qui s’est engagé, aussitôt désigné à la tête du FLN, à opérer une véritable épuration des écuries d’Augias, a reconnu l’existence de pratiques de corruption au sein de son parti. Cependant, l’ex-ministre de la Solidarité nationale ne semble pas pour autant ébranlé par ces affaires. En revanche, il s’est dit «assumer toute la responsabilité» quant aux choix portés sur tels ou tels candidats, investis dans cette course électorale. À ce titre, selon ses explications, aucune pression, en dehors des instances habilitées, n’aurait été exercée pour imposer un candidat dans le cadre de l’opération de conception des listes électorales. À en croire donc ses propos, il n’a fait qu’agir selon les instructions du chef de l’État et non moins président du FLN, Abdelaziz Bouteflika. Autrement dit, l’élaboration de ces listes répond aux seuls «critères fixés par sa formation politique», s’est-t-il défendu. Mieux encore, Ould-Abbès dit assumer également l’autre responsabilité, inhérente aux résultats à obtenir dans la prochaine course électorale.
Farid Guellil
