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DERRIÈRE LA GUERRE ENTRETENUE À GHAZA ET DANS LE MOYEN-ORIENT : Les géants américains de l’armement engrangent des milliards de dollars

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La guerre d’extermination menée par l’occupation sioniste contre Ghaza continue de dévoiler ses coulisses économiques les plus cruelles. Derrière les bombardements, les destructions et les dizaines de milliers de morts, un autre acteur tire d’immenses bénéfices : l’industrie américaine de l’armement. Selon le quotidien Wall Street Journal, cette guerre s’est révélée être « une gigantesque affaire » pour les entreprises américaines, qui ont accumulé des milliards de dollars grâce aux ventes d’armes à Israël, financées en grande partie par le contribuable américain lui-même. Dans son enquête, le journal explique que la guerre contre Ghaza a entraîné une explosion des livraisons d’armes américaines vers l’entité sioniste, doublant quasiment les niveaux habituels de soutien militaire. Les entreprises du secteur — dont certaines sont déjà parmi les plus puissantes au monde — ont vu leurs profits bondir, alors que Washington a approuvé depuis octobre 2023 des ventes dépassant 32 milliards de dollars. La facture est assumée par les contribuables américains, qui portent le coût réel de ces transferts mortifères. Le Wall Street Journal rappelle que le financement militaire direct accordé à Israël a dépassé 6,8 milliards de dollars l’année dernière, un niveau sans précédent, contre 3,3 milliards annuels auparavant, sans compter les aides indirectes et les dispositifs exceptionnels mis en place après les premières semaines d’offensive. Loin de se limiter à l’aspect militaire, ce soutien massif s’inscrit dans un système de flux financiers continus garantissant une chaîne d’approvisionnement ininterrompue en équipements américains — une dynamique qui nourrit durablement les profits des géants de l’armement. Alors que les industries américaines engrangent des profits astronomiques, le terrain à Ghaza reste marqué par la mort et la destruction. Ce vendredi, une citoyenne palestinienne, Mayssa Jaber Al-Attar, a été tuée par les tirs d’un drone de l’occupation sioniste dans le secteur d’Al-Atattra, au nord-ouest de Ghaza. Depuis l’accord de cessez-le-feu du 11 octobre dernier, 260 Palestiniens ont été tués et plus de 630 blessés, confirmant que le cessez-le-feu reste largement théorique face aux violations quotidiennes de l’armée sioniste. Ce 35ᵉ jour depuis l’entrée en vigueur de cet accord, des avions israéliens ont mené une série de nouveaux raids sur plusieurs zones de l’enclave, notamment au nord-ouest de la ville de Ghaza, dans l’est de Beit Lahia et au sud-est de Khan Younès. Des zones à l’intérieur de la « ligne jaune » ont également été bombardées. Le drame humanitaire s’intensifie alors que la saison hivernale s’installe. Le service de défense civile a appelé les habitants à prendre des précautions face à une dépression atmosphérique violente, avertissant du risque d’effondrement des habitations endommagées. Les survivants, déjà privés d’abris adéquats à cause du blocus et des obstacles imposés à l’entrée de l’aide, font face à des conditions climatiques extrêmes dans des ruines détrempées, sans matériel de survie, sans infrastructures fonctionnelles.

Plus de 282 000 maisons détruites ou endommagées
Selon l’UNRWA, plus de 282 000 maisons ont été détruites ou gravement endommagées depuis le début de l’offensive sioniste. Des dizaines de milliers de familles sont désormais contraintes de vivre dans des tentes, sans intimité, sans accès aux services essentiels, dans une promiscuité dangereuse. Cette estimation provient des données du « Cluster mondial pour l’abri », cogéré par le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) et la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Les familles déplacées, explique l’UNRWA, survivent dans « des espaces extrêmement restreints », privées d’eau potable, d’hygiène et d’un minimum de dignité. L’agence, malgré ses capacités réduites et les attaques politiques orchestrées contre elle, tente de maintenir un filet humanitaire minimal.

L’UNRWA au bord de l’effondrement financier
Le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a annoncé un déficit financier proche de 200 millions de dollars, conséquence directe des coupes budgétaires imposées par plusieurs pays sous pression politique israélienne. Devant la Quatrième Commission de l’Assemblée générale de l’ONU, à New York, Lazzarini a mis en garde : si aucun financement d’urgence n’est trouvé, l’agence ne pourra plus assurer ses services essentiels dès le premier trimestre 2026.
L’UNRWA, pilier humanitaire pour plus de 5 millions de réfugiés palestiniens depuis 1950, se trouve sous une campagne de diffamation menée par le gouvernement israélien, qui a tenté de l’accuser — sans preuves vérifiées — d’implication dans les événements du 7 octobre. Dans la foulée, la Knesset a voté deux lois visant à interdire l’agence, et le gouvernement a mis fin à ses activités en Israël et à ElQods occupée le 1ᵉʳ février dernier. Selon les données onusiennes présentées par Lazzarini, l’offensive israélienne contre Ghaza — soutenue par les États-Unis — a causé depuis octobre 2023 plus de 69 000 morts et plus de 170 000 blessés, en majorité des femmes et des enfants. Une démographie massacrée, une société pulvérisée, un territoire inhabitable. L’UNRWA prévient que la réduction de ses services aurait un impact catastrophique sur toute la région : près d’un million de réfugiés en Cisjordanie seraient privés d’assistance vitale, et la reconstruction de Ghaza deviendrait impossible. La dynamique révélée par ces données expose une équation glaçante : tandis que les entreprises américaines engrangent des bénéfices records, la population palestinienne survit dans des tentes balayées par les tempêtes, amputée de ses maisons, de ses écoles, de ses hôpitaux — et de ses morts, toujours plus nombreux. Cette dissymétrie brutale montre que la guerre n’est pas seulement une stratégie militaire, mais aussi un marché, dont les dividendes se mesurent en vies humaines.
M. Seghilani

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