En coopération avec la partie palestinienne et sous la supervision de l’Algérie, un groupe de travail algéro-arabe sera chargé de superviser et de suivre la mise en œuvre des clauses de la Déclaration d’Alger signée, jeudi, au Palais des Nations du Club des Pins, par les participants à la « Conférence d’unification des rangs palestiniens ».
C’est le 9ème et dernier article de la Déclaration, mais le premier qui sera appliqué puisque l’Algérie présentera les résultats de la Conférence au sommet arabe, début novembre, ce qui permettra de former le groupe de travail algéro-arabe. Car, tout le problème sera de traduire en réalités concrètes les principes de la Déclaration d’Alger sur lesquels sont convenues les 14 factions palestiniennes qui l’ont signée. Les participants à la Conférence réunie du 11 au 13 octobre à l’initiative et sous le parrainage du Président Abdelmadjid Tebboune, en sont eux-mêmes conscients. Ils ont appelé les dirigeants algériens à poursuivre leurs efforts avec les dirigeants arabes pour suivre la mise en œuvre de la Déclaration d’Alger. Le mécanisme de suivi que le Sommet arabe s’attellera en priorité à créer aura d’abord à veiller au principal acquis, exprimé dès les premières lignes de la Déclaration : «l’unité nationale comme base de toute résistance à l’occupation». Elle est indispensable pour réaliser les objectifs légitimes du peuple palestinien. Pour cela, les factions palestiniennes doivent adopter «la voie du dialogue et de la concertation pour résoudre les différends sur la scène palestinienne, dans le but de permettre à tous d’adhérer à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), seul représentant légitime du peuple palestinien». Les factions palestiniennes sont d’accord pour «consacrer le principe de partenariat politique entre les différentes forces nationales palestiniennes, notamment par le biais d’élections, de manière à permettre une large participation aux échéances nationales à venir dans la patrie mais aussi pour la diaspora », «prendre des mesures pratiques pour consacrer la réconciliation nationale et mettre fin à la division » et «renforcer et développer le rôle de l’OLP et en activer les institutions, avec la participation de toutes les factions palestiniennes, étant le seul représentant légitime et incontournable du peuple palestinien». Cela dépendra sans doute du «mécanisme des Secrétaires généraux des factions palestiniennes» auquel la Déclaration d’Alger confie la mission de «suivre la fin de la division et la réalisation de l’unité nationale et du partenariat politique national».
Ensuite, le reste devrait découler de source, pour la réalisation des deux principaux objectifs de la Déclaration d’Alger, dans l’échéance d’un an qu’elle a fixée. Il s’agit de l’élection du Conseil national palestinien à l’intérieur du pays et à l’étranger, « sur la base du système de représentation proportionnelle intégrale, conformément à la formule consensuelle et aux lois adoptées avec la participation de toutes les forces palestiniennes». L’Algérie a exprimé sa disponibilité à abriter la rencontre du nouveau Conseil national palestinien, proposition favorablement accueillie par toutes les factions participant à la conférence.
L’autre objectif est également électoral, avec la même échéance d’un an: «accélérer l’organisation d’élections générales présidentielle et législatives dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie, y compris à El-Qods, capitale de l’Etat de Palestine, conformément aux lois en vigueur». Une autre étape importante consistera à «fédérer les institutions nationales palestiniennes et mobiliser les énergies et les ressources disponibles nécessaires pour mettre en œuvre des projets de reconstruction et renforcer l’infrastructure et le tissu social du peuple palestinien afin de soutenir sa résistance face à l’occupation israélienne».
Pour le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, la Déclaration d’Alger est une initiative de « bon augure » et un « message clair » appelant à l’unification des rangs arabes à l’image de ceux des Palestiniens ».
M’hamed Rebah