Le comédien, chanteur et musicien français Robert Castel, connu pour sa participation dans le cinéma algérien et dans l’aventure de l’orchestre chaâbi « El Gosto », est décédé samedi à Paris à l’âge de 87 ans des suites d’une longue maladie, annoncent des médias.
Né le 21 mai 1933 à Bab El Oued à Alger, Robert Moyal, de son vrai nom, est le fils de Lili El Abbassi (1897-1969) une grande figure de la chanson maghrébine qu’il accompagne à la percussion puis à la guitare. Il se fait connaître avec la pièce de théâtre « La famille Hernandez », montée en 1957 avec la troupe du Centre régional d’art dramatique d’Alger.
En 1962, il quitte sa ville natale et s’installe à Paris avec la comédienne Lucette Sahuquet, qu’il épouse. Devenu la figure de « l’humour pied-noir » en France, il enchaîne les sketchs sur scènes et à la télévision en plus d’être distribué dans une soixantaine de films français entre 1957 dans « Les amants de demain » de Marcel Blistène et 2016 dans « Ils sont partout » de Yvan Attal.
En 1982, il fait une apparition remarquée dans le cinéma algérien en jouant dans « Hassan taxi », réalisé par Mohamed Slim Riad, avec des légendes comme Rouiched (Ahmed Ayad), Ouardia Hamitouche et Sidali Kouiret. En tant que musicien Robert Castel a renoué avec le chaâbi en intégrant l’aventure de l’orchestre « El Gosto » initiée en 2003 par l’architecte algéro-irlandaise Safinez Bousbia et le chef d’orchestre Mohamed Ferkioui, disparu en juillet dernier.
Ce projet, qui s’efforce de réunir les musiciens algérois, juifs et musulmans ayant fait partie de l’orchestre et de la classe de Hadj M’hamed El Anka au début des années 1950, s’est soldé par un film documentaire primé à l’étranger, l’enregistrement d’un album et une tournée internationale qui a emmené une troupe de 42 musiciens dans des pays comme la France, le Maroc, la Tunisie, la Suisse, la Belgique, les États-Unis ou encore les Pays-Bas.
Robert Castel laisse également un ouvrage biographique, « Je pose 75 mais je retiens tout » publié en 2008.