La chanteuse Nora, décédée, hier dans un hôpital parisien suite à une longue maladie, sera inhumée dans son pays natal, l’Algérie, a appris l’APS auprès de son époux, Kamel Hamadi. «Elle sera enterrée, pour exaucer son dernier vœu, parmi les siens au cimetière de Sidi Yahia, sur les hauteurs d’Alger», a précisé Kamel Hamadi, auteur-compositeur, qui a partagé plus de 55 ans de sa vie avec celle qu’il a accompagnée dans sa carrière artistique, depuis ses débuts dans les années 50. Il n’a pu fournir d’autres détails quant à un ultime hommage qui lui serait rendu à Paris et à la date exacte du rapatriement du corps, les formalités y afférent ne pouvant être effectuées un dimanche, jour de repos hebdomadaire en France. De l’artiste, l’auteur-compositeur dit retenir une «voix mélodieuse, digne ambassadrice d’un pays qu’elle chérissait plus que tout». «C’est avec moi qu’elle avait débuté sa carrière d’artiste. Elle a dignement honoré son pays, l’Algérie, qu’elle avait chevillée au cœur», a-t-il dit. De l’épouse, Hamadi affirme garder l’image d’une femme «brave et respectueuse». «Même si elle ne parlait parfaitement ma langue (kabyle), elle a toujours eu du respect pour ma propre famille, qui le lui rendait bien», a-t-il témoigné. Née Fatima Zohra Badji, Nora est reconnue comme la première chanteuse qui a bénéficié du statut de star par des thèmes proches à tous les Algériens en interprétant le thème de l’exil (ghorba) avec Gal el Menfi (le banni), que le thème de l’amour avec Houa, houa (lui, lui) et en exploitant différents registres des folklores régionaux. Elle est la première chanteuse maghrébine à obtenir un disque d’or au début des années 70. Une soirée artistique a été organisée en mars 2012 à Alger en l’honneur de l’artiste, dont la discographie comporte plus de 500 titres de chansons en langues arabe, kabyle et même française.