Pour la première fois le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, s’est rendu à l’Assemblée populaire nationale pour débattre avec la représentation nationale de la politique étrangère de notre pays.
Le geste est à relever dans la mesure où il est sans précédent car le prédécesseur du président Tebboune avait fait de la politique étrangère son domaine « réservé » et n’entendait rendre à quiconque de sa conduite.
Un débat qui a duré pas moins de cinq heures et qui montre bien que les choses ont donc bel et bien changé avec l’arrivée du président Tebboune à la tête de l’État. Jouant la transparence, il décide ainsi de tenir informés les parlementaires et au-delà toute la Nation des grands axes de la politique extérieure. Des axes certes soulignés dans son programme électoral et définis par le projet de révision de la Constitution qui doit être soumis à un large débat, mais dans un souci de transparence le chef de l’État a jugé utile d’associer les députés aux questions d’actualité de la politique extérieure au lendemain de décisions importantes, comme le rappel en consultation de l’ambassadeur d’Algérie en France à la suite de la campagne de diffamation et de déstabilisation de l’Algérie par les médias français du secteur public. Ou encore de la relation bilatérale avec le Maroc et des déclarations scandaleuses de son consul à Oran, sans parler de celles du MAE marocain et de l’appareil de propagande du makhzen.
Le chef de la diplomatie algérienne, diplomate au long cours, n’a esquivé aucune question des parlementaires. Il a tenu à mettre l’accent, sur la nécessité d’aboutir à un «consensus national » sur la politique extérieure du pays.
Lors de cette séance de travail avec les membres de la Commission des affaires étrangères, de la coopération et de la communauté nationale à l’étranger de l’Assemblée populaire nationale (APN), présidée par Abdelkader Abdellaoui, M.Boukadoum a affirmé que « les secteurs de la politique extérieure et de la Défense nationale doivent faire l’objet d’un consensus national à l’intérieur du pays», ajoutant: « il ne faut pas qu’il y ait des différends sur ces deux secteurs dont les prérogatives relèvent du président de la République, comme c’est le cas dans tous les pays du monde ».
«La direction de la politique extérieure bénéficie d’un intérêt soutenu au sein du programme global du renouveau national et d’édification d’une Algérie nouvelle», et ce en accordant à notre pays « la place qui lui sied dans le cadre des principes connus de la diplomatie algérienne, a-t-il soutenu.
À cet effet, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé ces principes qui sont: «le respect de la souveraineté des pays, de leur indépendance et de leur intégrité territoriale, la non-ingérence dans les affaires internes des pays, le respect des règles de bon voisinage, le règlement pacifique des conflits et le soutien des causes justes».
«L’action diplomatique est adaptée sur la base de la tryptique: souveraineté, sécurité et développement » de façon à assurer «la défense des intérêts suprêmes de la Nation, la préservation de la sécurité nationale et la réalisation d’une décision souveraine et indépendante avec une meilleure exploitation des opportunités de partenariat et de coopération au service du développement », a-t-il dit.
Au cours du débat, le ministre a rappelé les principes cardinaux de la diplomatie nationale, insistant sur le soutien inconditionnel de l’Algérie à la lutte du peuple sahraoui pour son autodétermination et à celle de peuple palestinien spolié de sa terre et de ses droits. Il a par ailleurs évoque le rapatriement en cours des nationaux bloqués par la pandémie de coronavirus et les actions multiformes entreprises pour leur prise en charge.
Mokhtar Bendib