Au cours du débat public trimestriel du Conseil de sécurité tenu, avant-hier à New York, consacré à la situation en Palestine dans le cadre des efforts visant à exercer davantage de pression sur l’entité sioniste pour parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza, et lever le blocus sur les d’aides humanitaires, la solution à deux États qui reste le chemin le mieux indiqué pour parvenir à une paix durable dans la région a dominé les débats au côté de la nécessité de mettre un terme à l’agression de l’occupant, tandis que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou s’oppose fermement à cette solution.
Une position réitérée une nouvelle fois par Netanyahou le 20 janvier dernier.
La solution à deux États sur la table
Dans son intervention, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a qualifié « d’inacceptable » le rejet « clair et répété » de la solution des deux États exprimé la semaine dernière par le Gouvernement israélien, assurant que cette solution « laissée pour morte » à maintes reprises, reste le seul moyen de parvenir à une paix durable et équitable. Cette position a été partagée par de nombreuses délégations parmi les près de 70 inscrites sur la liste des intervenants à ce débat public trimestriel. Sur cette question, le chef de l’Onu qui s’est à maintes fois attiré les foudres de l’entité sioniste réclamant sa « tête » en raison de ces positions courageuses et justes en faveur des droits des Palestiniens, a estimé que le rejet par les Israéliens de cette option et le déni du droit à un État au peuple palestinien, « prolongeraient indéfiniment un conflit qui est devenu une menace majeure à la paix et à la sécurité mondiales » et cela, dit-il, « exacerberait la polarisation et encouragerait les extrémistes du monde entier ». « Le droit du peuple palestinien à construire son propre État pleinement indépendant doit être reconnu par tous. Et tout refus d’accepter la solution à deux États par l’une ou l’autre des parties doit être fermement rejeté », a-t-il indiqué, appelant la communauté internationale à s’unir pour soutenir les Israéliens et les Palestiniens afin qu’ils prennent des mesures fortes en faveur d’un véritable processus de paix ». « Cette période terrible doit inciter les parties au conflit, ainsi que la communauté internationale, à agir avec courage et détermination pour parvenir à une paix juste et durable », a ajouté le chef de l’Onu. Sur la situation humanitaire dans l’enclave palestinienne, le SG de l’Onu a indiqué qu’elle est « catastrophique » pour les civils palestiniens de Ghaza qui subissent une destruction à une « échelle et à une vitesse sans précédent dans l’histoire récente ». « Rien ne peut justifier la punition collective du peuple palestinien », a dit M. Guterres, tout en réitérant à nouveau son appel à « un cessez-le-feu humanitaire immédiat », le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a réaffirmé à l’occasion, l’engagement de l’Organisation « à faire bien davantage pour intensifier la distribution de produits alimentaires, de tentes et de matériaux pour abris, de médicaments, d’eau potable et de pièces de rechange pour réparer les infrastructures sanitaires essentielles ».
L’Algérie exige une nouvelle approche de paix
Membre non-permanent pour un mandat de deux ans au sein du CS de l’Onu, l’Algérie par la voix de son ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf dépêché à New York par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a plaidé pour l’adoption d’une nouvelle approche visant à relancer l’option de la paix et parvenir à un règlement « équitable et inclusif » de la cause palestinienne, mettant l’accent sur l’impératif de riposter fermement aux appels sionistes rejetant ouvertement cette solution appuyée par la Communauté internationale comme règlement équitable, viable et définitif du conflit au Proche-Orient. « Nous sommes appelés, en ces heures décisives, à contrer les illusions dont se nourrit l’occupant israélien colonialiste pour renforcer sa sécurité en anéantissant le projet national palestinien », a soutenu le ministre, appelant à la tenue d’une Conférence internationale pour la paix, sous l’égide des Nations unies, où il sera convenu de mettre fin au conflit arabo-israélien de manière définitive, conformément aux résolutions de la Légalité internationale, et de mettre en œuvre de la solution à deux État « sous la surveillance rigoureuse, le suivi étroit et la garantie sûre » de la Communauté internationale. Le ministre a affirmé que ce qui se passe, aujourd’hui à Ghaza, interpelle plus que jamais la communauté internationale sur l’impératif « d’accélérer le traitement de l’essence de ce conflit, à travers le renouvellement et l’activation de notre engagement collectif en faveur de la solution à deux États, appuyée par la Communauté internationale comme règlement juste, viable et définitif », appelant, par la même à mettre fin à l’agression, à l’extermination, à la déportation, à la famine, à la destruction et à la profanation pour que, ajoute-t-il, « les dispositions de l’après-guerre » revêtent tout leur sens et pour que « les efforts diplomatiques de règlement du conflit arabo-israélien soient davantage efficaces et efficients ». Selon le ministre, la Communauté internationale est devant trois défis majeurs à savoir imposer le respect des résolutions et lois décidées à l’entité sioniste et faire preuve d’intransigeance face aux violations flagrantes de ses décisions, refuser en deuxième lieu qu’un des membres s’arroge le droit de se placer au-dessus de tous et bénéficie d’un traitement sur mesure, riche de dérogations, de sélections, de privilèges et d’immunité indus et inadmissibles et pour terminer, suggère-t-il, soumettre l’occupation israélienne colonialiste aux garde-fous juridiques internationaux et mettre fin, avec rigueur et fermeté, à ce qui est communément appelé (impunité et non reddition de comptes).
Moscou tient pour responsable Washington
De son côté, la Russie, membre permanent au CS disposant du droit de véto, a affirmé que «le Conseil de sécurité n’avait pas réussi à jouer un rôle pour mettre fin à l’effusion de sang » imputant la responsabilité aux Etats-Unis qui bloquent toute résolution appelant à un cessez-le-feu. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a pris part à cette réunion, a indiqué que la Russie avait présenté des propositions et des projets de résolutions pour un cessez-le-feu à Ghaza, faisant savoir que toutes ces initiatives ont été bloquées par les États-Unis. Il a rappelé dans ce sens que le système international est fondé sur le droit international, dans lequel les Nations unies jouent le rôle principal et non pas sur la domination anglo-saxonne. Sur l’éventuelle extension du conflit au Moyen-Orient, le diplomate russe a tenu pour responsable les États-Unis en raison de leurs attaques contre le Yémen, qui constitue, selon lui, « une menace directe à la paix et à la sécurité internationales ». Pour ce qui est de l’après-guerre que planifie dors et déjà Israël et les États-Unis, le diplomate Lavrov a rappelé que cette décision est du ressort des Palestiniens seuls à décider de leur sort et le choix de ceux qui peuvent les gouverner comme l’exige, rappelle-t-il, « la démocratie ». Toute tentative de leur imposer leur volonté, au nom de l’ingénierie sociale, souligne le ministre russe, est absolument inacceptable, ajoutant que « le moment est venu pour une solution à deux États». Pour ce faire le ministre russe a appelé à la tenue de consultations au niveau ministériel afin de tenir une conférence internationale pour déclarer un État palestinien, ajoutant que « cette proposition a été présentée par la Russie il y a 15 ans ». En réaction à l’allocution du ministre russe, le ministère israélien des Affaires étrangères, cité par des médias locaux, a rejeté ces propos qualifiés par l’entité sioniste « d’incendiaires »
« Le rejet par l’entité sioniste de la solution à deux États est inacceptable », dit la Chine
Pour sa part, le représentant permanent de la Chine aux Nations unies, Zhang Jun, a affirmé lors de son intervention, que le rejet par les dirigeants israéliens de la solution à deux États seule option pour arriver à une paix durable est inacceptable, tout en exprimant sa préoccupation face à ses déclarations qui rejettent cette solution et nient le droit de la Palestine à la création d’un État. Une solution, ajoute l’intervenant, qui constitue également une condition solennelle à la mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, rappelant que toute discussion sur des dispositions d’après-guerre pour Ghaza déviant de la solution à deux États équivaudrait à « construire une maison sur du sable mouvant ». Arrêter de saper davantage les fondements de la solution à deux États, constitue une priorité, estime le diplomate chinois, ce qui exige pour y parvenir, explique-t-il, la fin du déplacement forcé de la population de Ghaza, la fin de l’expansion des colonies en Cisjordanie et la fin des fouilles, des arrestations et des attaques contre les Palestiniens. La Chine a appelé à l’occasion à intensifier les efforts diplomatiques pour convoquer une conférence internationale et lancer des processus multilatéraux significatifs dès que possible afin de redonner vie aux perspectives politiques de la solution à deux États, réitérant son appel pour mettre un terme à l’agression israélienne et la levée des obstacles devant l’arrivée des aides humanitaires à Ghaza.
Brahim O.