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Dans une interview accordée à El Khabar : Les précisions de Ouyahia et son soutien renouvelé à Bouteflika

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En pleine campagne électorale, le secrétaire général du RND et néanmoins chef de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, multiplie les sorties et n’aime pas tant s’exprimer dans la presse qu’en ce moment.

Dans une longue interview accordée au quotidien arabophone «El Khabar», Ouyahia monte au créneau pour défendre le Président Bouteflika et le sacrifice qu’il a consenti pour l’Algérie. Ainsi il tient à rappeler que rien n’empêchait l’actuel chef de l’État à poursuivre son mandat qui s’achève en 2019. «Le Président s’est sacrifié en se présentant au quatrième mandat. Il n’avait aucun intérêt personnel à tirer en prolongeant la durée de son pouvoir. Il s’est sacrifié pour maintenir la stabilité et la pérennité de l’État. Il ne pouvait pas tourner le dos au peuple qui lui demandait de rester. Le Président, que Dieu lui prête vie, n’a plus la santé qu’il avait en 1999. Ce constat est connu de tous, mais le peuple a voté pour lui. L’AVC ne l’a pas empêché de poursuivre son parcours ».
Évoquant la question de «la pérennité du système en Algérie», évoquée par des Think Thank étrangers, notamment après les manifestations de Béjaia, Ahmed Ouyahia estime que la France connaît des actes de vandalisme sans qu’on parle de la chute de son État. Dans la foulée, Ahmed Ouyahia accuse des milieux en France et au Maroc de soutenir les mouvements autonomistes en Kabylie et dans le M’Zab (Ghardaïa). «Les preuves existent. Je n’accuse pas le Palais présidentiel en France ou le Palais royal au Maroc, mais il y a des milieux dans ces pays qui tirent profit de la provocation de perturbations chez nous. Ce que je regrette, c’est le fait que mes compatriotes ont répondu à l’appel à la grève à Béjaia, sans connaître d’où il venait, de Sidi Bel-Abbès, de Berlin ou du Danemark », a-t-il déploré. À propos de son déplacement en Tunisie de fin janvier 2017, pour rencontrer le leader du mouvement Ennahda, Ouyahia évoque une simple activité partisane. « En novembre 2016, le RND a invité une délégation d’Ennahda à Alger. Après, j’ai assisté à l’audience accordée par le président Bouteflika à Rached Ghannouchi. Ce dernier m’a alors demandé de venir en visite en Tunisie. À Tunis, il m’a reçu chez lui en compagnie d’Abdesselam Rafik, ancien ministre des Affaires étrangères. Il m’a parlé de la présence d’un autre invité et m’a proposé de prendre un café avec lui. Je ne connaissais pas qui était cet invité sachant que Ghannouchi n’accueille pas un Israélien chez lui ! M. Al Sallabi (leader islamiste libyen, ndlr) s’est joint à nous. Et nous avons naturellement parlé de la situation en Libye.
Je l’ai encouragé à chercher une solution à la crise entre Libyens. On a spéculé sur cela et on a dit que j’ai été envoyé par le Président, ce qui est faux. En Algérie, on ne mélange pas entre activités de l’État et celles du Parti. C’est le frère ministre Abdelkader Messahel qui est en charge du dossier libyen», a clarifié le haut commis de l’État. Il a de nouveau parlé des déclarations de Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle française, portant sur la colonisation, dans la case de « la campagne électorale » française. « La position du RND ne s’éloigne pas d’un consensus algérien sur les excuses de la France sur le crime (colonial). La réalité est que les Français ont fait beaucoup de pas dans ce sens.
Cela a commencé avec les déclarations de leur ambassadeur (à Alger) en 2003, puis celles du président Hollande en 2012. Pour le RND, la priorité c’est la construction du pays et le confortement de notre position avec l’éloignement de la dépendance financière et technologique de l’étranger (…) L’histoire de l’Algérie remonte bien avant 2500 ans. Quand nos ancêtres construisaient l’État national, les colonisateurs d’hier s’habillaient encore de peaux de bête … La France n’existait pas à l’époque en tant que telle. Nous devons entretenir notre mémoire avant de demander au colonisateur d’hier de présenter ses excuses », a-t-il estimé.
À propos des prochaines élections législatives, Ahmed Ouyahia a indiqué que le choix des candidatures de son parti se fait au niveau des bureaux de wilayas. Il a confirmé la candidature d’hommes d’affaires comme tête de liste à Bordj Bou Arréridj pour Smail Benhamadi, à Blida pour Tayeb Zeghaïmi et à Mila pour Boudjemâa Torchi. «Des hommes d’affaires qui ont fait des investissements grâce à leurs efforts. La «chkara» signifie l’argent sale qu’on doit dénoncer. Cela concerne le blanchiment de l’argent de la drogue et de la contrebande. On nous accuse de «chkara» parce que nous sommes un parti dans le convoi du pouvoir. L’opposition nous tire dessus. C’est la quatrième élection que je gère. Nous n’avons jamais refusé les hommes d’affaires», a-t-il expliqué.
Il a qualifié le FLN de partenaire stratégique du RND. « Parce que nous partageons le soutien du président de la République et la vision sur la réconciliation nationale. Mais, en périodes électorales, « tag ala men tag», a-t-il dit, allusion à certaines déclarations hostiles du secrétaire général du FLN, qui l’accusait de viser la place du chef de l’État. Enfin Ouyahia assume pleinement et défend l’instruction signée en décembre 2016 par le président Bouteflika, limitant les mouvements d’Ali Belhadj. «La mesure contre Ali Belhadj a été prise en raison de ses déplacements dans les fêtes de mariage et dans les mosquées où il lance des déclarations et des invectives. Il y a eu des réserves à son égard pour l’intérêt du pays. S’il ne peut quitter le territoire de la wilaya d’Alger, il garde sa liberté. Il n’est pas prisonnier. Nous ne souhaitons à personne de subir ce genre de dispositions, mais nous sommes obligés de les appliquer lorsque la sécurité du pays est en danger », a-t-il affirme.
Mokhtar Bendib

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