Dans un entretien accordé à notre consœur d’Al Jazeera Khadidja Benguenna, le chef de la diplomatie nationale, Ahmed Attaf, a tiré la sonnette d’alarme en dressant un état des lieux peu rassurant pour la région du Sahel qui fait, aujourd’hui, l’objet de tentatives de déstabilisation pilotées par l’axe, Rabat-Tel Aviv et les Émirats.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a indiqué que cette région du continent africain est constituée par les pays les pauvres au monde. « C’est une région qui est réputée pour les prises de pouvoirs non constitutionnelles. Au cours des deux dernières années, on y a enregistré pas moins de 8 putschs et tentatives de putsch dans la région », a-t-il souligné. Dans son analyse de la situation qui prévaut dans cette région qui attise de nombreuses convoitises de puissances occidentales aussi bien pour les richesses de son sous-sol que par sa position stratégique avec une large bande frontalière avec l’Algérie, il a indiqué la recrudescence des activités des groupes armés. « Aujourd’hui on ne peut plus parler de groupes armés mais d’armées terroristes qui sévissent dans la région et qui sont sources d’inquiétude aussi bien pour les populations que pour les gouvernements en place». Il fera remarquer qu’aujourd’hui, ces groupes sont dotés d’armes lourdes issues essentiellement de la Libye une autre région marquée par l’instabilité. « Par le passé, les groupes armés qui sillonnaient la région étaient dotés d’un armement léger mais aujourd’hui ce sont des armées avec un arsenal qui a évolué et qui compte des armes lourdes », a-t-il souligné tout en indiquant que selon un rapport de l’ONU, les groupes armés qui sévissent dans ce pays contrôlent un territoire deux fois plus grand que celui où ils étaient implantés il y a deux ans. » Concernant les groupes armés, il fera remarquer qu’aujourd’hui c’est une nébuleuse, précisant dans ce cadre que Boko Haram, Daesh, Al Qaida, et l’État islamique et une multitude de groupuscules inconnus sévissent dans la région devenue une poudrière et un motif d’inquiétude. Il faut préciser dans ce cadre que l’Algérie avait mis en garde les parties qui tentent de créer une zone d’instabilité dans la région du Sahel. Il y a quelques jours, des sources médiatiques avaient fait état d’un plan financé par les Émirats arabes unis et qui fait appel à des sites de propagande marocains et israéliens pour noyer la toile de Fake news visant à créer un climat de tension dans la région et semer les germes de la déstabilisation. L’Algérie qui est l’initiatrice de l’accord de paix conclu il y a quelques années entre les Touareg et le gouvernement malien et qui a défini un cadre pour une nouvelle initiative de paix dans ce pays qui a connu un putsch et qui reste sous la menace d’une intervention militaire de la France ou sous couvert de la Cedeao, dérange, et ses efforts pour parvenir à réunir les maliens et à réduire le danger des groupes armés au Niger et au Burkina Faso vont à l’encontre des intérêts de puissances occidentales et de pays qui lui sont hostiles à l’image du Maroc et d’Israël. Les mises en garde d’Ahmed Attaf interviennent dans un moment où ces tentatives se sont exacerbées. L’Algérie qui est consciente des dangers et des menaces que tentent d’alimenter certains au niveau de ses frontières est vigilante et saura y faire face et surtout réduire à néant tous les plans machiavéliques de ses ennemis.
Slimane B.
