Les anciens Premiers ministres japonais Shigeru Ishiba, Yoshihiko Noda et Yukio Hatoyama ont récemment critiqué l’actuelle Première ministre Sanae Takaichi pour avoir tendu les relations entre le Japon et la Chine en tenant des propos erronés sur Taiwan, l’appelant à faire preuve de prudence dans ses paroles et ses actes et à améliorer les relations bilatérales par le dialogue.
M. Ishiba a déclaré dimanche lors d’une émission télévisée que depuis la visite du Premier ministre Kakuei Tanaka en Chine en 1972, qui a facilité la normalisation des relations diplomatiques entre le Japon et la Chine, les gouvernements japonais successifs avaient toujours géré les relations entre le Japon et la Chine avec beaucoup de prudence et tout le monde avait agi avec une grande minutie. Le gouvernement actuel devrait bien comprendre la position fondamentale de longue date du Japon et rester prudent dans la mise en œuvre des politiques à l’avenir, a déclaré M. Ishiba. Le même jour, M. Noda a déclaré lors d’une interview avec les médias dans la préfecture de Tottori que les tensions actuelles dans les relations Japon-Chine « découlaient des déclarations irréfléchies de la Première ministre Takaichi ». Il a souligné que Mme Takaichi devait fournir des explications à la partie chinoise et s’efforcer d’améliorer les relations par le dialogue. Dans un message publié jeudi sur le réseau social X, M. Hatoyama a souligné que « les déclarations de Mme Takaichi, qui s’écartaient de la position selon laquelle ‘la question de Taiwan est une affaire interne de la Chine’, avaient conduit les relations bilatérales au bord du pire scénario possible. Les dommages causés aux intérêts nationaux du Japon sont incommensurables ». M. Hatoyama a exhorté Mme Takaichi à corriger son erreur en citant Confucius : « Faire une erreur et ne pas la corriger, c’est ce qu’on appelle vraiment faire une erreur ». Lors d’une réunion de la Diète le 7 novembre, Mme Takaichi avait déclaré que « l’usage de la force contre Taiwan » par la partie continentale de la Chine pourrait constituer une « menace pour la survie » du Japon, ce qui lui a valu de vives critiques de la part de juristes, de groupes pacifistes et de partis d’opposition au Japon. L’opinion publique japonaise a souligné que sa déclaration violait l’engagement pris par le gouvernement japonais dans le Communiqué conjoint Japon-Chine de 1972 et contredisait clairement la politique étrangère de longue date du Japon envers la Chine, ce qui ne manquerait pas de provoquer des tensions inutiles dans la région.
R. I.














































