Quelle différence peut-il y avoir entre la Nature quand elle se déchaîne et la réaction de l’être humain, un pur produit de celle-ci, dans son action supposée être solidaire, pour faire face aux conséquences léguées par l’acharnement des claquements des plaques tectoniques, en perpétuel mouvement, par le déchaînement des eaux, ou encore par les redoutables tempêtes dévastatrices … ?
La différence est de taille ! Tellement grande que les mots, combien même soigneusement triés, ne pourraient décrire cet écart qui sépare les deux mondes. C’est tout simplement énorme et surtout d’une bassesse à la limite de l’humiliation pour la race humaine. Mère Nature qui se montre parfois impitoyable, redoutable, peu clémente et si cruelle, quand elle se déchaîne rasant tout sur son chemin, a, tout de même, ce mérite d’être juste dans ses agissements, elle qui ne connait pas de frontières, ne se soucie guère de l’âge, du statut social, du sexe, du teint et encore moins des convictions religieuses. Elle sème la mort sur son passage, jusqu’à ce que sa soif « soit » assouvie, endeuille et sépare les familles, laisse des chocs post- traumatiques, certes, mais elle n’agit nullement sous l’effet de la haine, ou des considérations ségrégationnistes ou raciales. En agissant de la sorte, elle est juste soumise à des mouvements physiques dont elle est la seule à détenir le grand secret.
L’Homme, lui, est plutôt dans une autre dimension diamétralement opposée. D’où tu viens, le teint que tu as, la langue que tu parles, la religion que tu pratiques, si jamais t’en a une, compte beaucoup à ses yeux, à sa façon de concevoir le monde et surtout définissent la célérité des aides humanitaires. Il est passé maître en géométrie variable et la pratique de deux poids deux mesures même face à une tragédie. Dans un monde presque en folie qui semble courir à sa chute, on a l’impression que l’Humanité a encore perdu son côté….humain ! Et, pourtant, elle a tant voulu conter son grand récit fraternel et égalitaire, qui s’est perdu, finalement, peu à peu, dans de petites phrases, discours et conventions sur lesquels les plumes s’étaient pourtant acharnées des mois durant pour les rédiger. Reste que devant la mort on a qu’à s’incliner. Et laisser le temps au temps, seul capable de panser nos blessures ou peut-être pas.
B. O.