Le pamplemousse royal a retrouvé ses lettres de noblesse dans la wilaya d’Oran, grâce à l’agriculteur Ali Hammada, qui a réussi l’expérience de cultiver cet agrume aux innombrables vertus.
Le résultat a été indéniable : une production abondante et une qualité supérieure de ce fruit qui fait la réputation des localités de Messerghine et Boutlelis, historiquement réputées pour la culture de cette variété. La culture du pamplemousse royal, localement connu sous le nom de «Zenbâa», a donné des résultats appréciables avec la mise en terre de 200 plants au niveau de la pépinière de M. Hammada, située à proximité du quartier «Si Rabah», dans la commune de Messerghine. En effet, il a été procédé sur place au croisement d’un pamplemousse ordinaire avec une orange amère pour obtenir une variété dénommée pamplemousse royal, qui se distingue par son grand volume, sa forme circulaire et un goût exquis, a expliqué à l’APS Ali Hammada. L’expérience, unique en son genre au niveau des exploitations de Messerghine, connue pour la production de la Clémentine, a donné des résultats inattendus avec la production de près de 15 quintaux de ce fruit durant les précédentes scampagnes. Cette variété fait partie de la famille des agrumes et se distingue par son écorce fine, sa couleur jaunâtre et la richesse de ses jus. D’ailleurs, elle est utilisée notamment dans la production des jus, a précisé le producteur. Ali Hammada a, en outre, indiqué que chaque pamplemoussier produit un quintal de ce fruit, précisant que cet arbre exige une grande quantité d’engrais et de produits phytosanitaires pour l’évolution des plants ainsi qu’une grande quantité d’eau douce. L’agriculteur fait preuve d’un enthousiasme sans faille quant à la poursuite de cette expérience réussie, estimant qu’il est nécessaire de planter des pamplemoussiers sur des surfaces loin des sources salées. Il a ajouté que des fellahs avaient renoncé depuis des années à ce type de culture à cause notamment de la rareté des eaux douces. M. Hammada se souvient que dans le passé, les fellahs plantaient deux ou trois pamplemoussiers au milieu des orangers. «Cette pratique répandue dans les communes de Messerghine et Boutlelis, a été abandonnée depuis. Aujourd’hui, il serait intéressant de planter au moins 20 pamplemoussiers sur une surface réservée à 400 orangers», a-t-il ajouté.
Un agrume aux multiples avantages
En plus de ses propriétés nutritives et ses bienfaits sur la santé, le pamplemousse joue également un rôle important dans la protection des surfaces destinées aux agrumes car, les insectes nuisibles s’attaquent en premier aux pamplemoussiers épargnant les autres variétés de culture. «Ce qui explique le fait que les anciens agriculteurs préfèrent planter des pamplemoussiers au sein des orangeraies», a-t-il expliqué. Ali Hammada compte multiplier les surfaces destinées à cette variété d’agrumes et le nombre d’arbres à planter pour atteindre 2 000 voire 3 000 plants et répondre ainsi à la forte demande exprimée pour ce type d’agrumes. «Les autres paysans de la région expriment également le désir de se consacrer à cette culture», a-t-il ajouté, précisant qu’il compte vulgariser sa technique et partager son expérience avec les agriculteurs intéressés. Quelque 15 quintaux de cette nouvelle variété ont été produits lors de la campagne 2018/2019 au niveau de cette pépinière à Messerghine. Et, l’agriculteur s’attelle actuellement à relancer la production d’une variété d’orange très ancienne et très répandue dans la région.