Alors que le Forum économique mondial se tient à Davos, Suisse, l’ONG Oxfam dénonce, dans son dernier rapport, une «concentration injuste et surtout dangereuse» des richesses mondiales, indiquant que huit personnes, les plus riches du monde, possèdent autant, à elles seules, que les 50% des plus pauvres des habitants de la planète, soit, 3,6 milliards de personnes. Un chiffre «au-delà du grotesque», selon l’ONG Oxfam, qui publie un rapport alarmant sur la progression des disparités dans le monde, car, le «modèle économique est essentiellement fondé sur l’inégalité ». selon les membres de cette ONG. Citant, à titre d’exemple, le cas du fondateur de Microsoft Bill Gates, occupant la place de l’homme le plus riche du monde, celui-ci détient près de 400 milliards de dollars, soit, selon Oxfam, le PIB annuel de pays comme la Belgique, la Suède ou l’Autriche. Les causes directes de ces disparités qui ne cessent de progresser, d’après les conclusions dudit document, plusieurs évènements, dont le Brexit ou la victoire de l’homme d’affaires Donald Trump à la présidentielle des États-Unis, ce qui attestent, encore une fois, «de l’inégalité sur laquelle est fondé le modèle économique». Par ailleurs, il est précisé que «les inégalités croissantes» et «la polarisation sociale entre très pauvres et très riches» constituent, selon la même source, «les deux risques majeurs pour l’économie en 2017», et que les promoteurs de la mondialisation promue à ce jour, ne visant que davantage de profits pour une poignée de personnes, craignent de voir «le recul de cette mondialisation » courant l’année 2017. Appelant à la «refonte des mécanismes économiques mondiaux», lesquels, outre qu’ils soient injustes, ont favorisé grandement la progression de ces disparités. Oxfam affirme que plusieurs politiques sont à l’origine de ces inégalités. En premier lieu, les restrictions salariales, les licenciements et l’évasion fiscale en plus, cite, notamment, Oxfam la recherche de rémunération actionnariale avant celle du développement des entreprises. Oxfam a cité, en plus du fondateur de Microsoft Bill Gates, dans son rapport en question, d’autres personnes figurant sur la liste des huit personnes les plus riches du monde possédant autant que les 50% des habitants de la planète, Jeff Bezos, créateur d’Amazon, Amancio Ortega, fondateur de Zara, Warren Buffett, investisseur américain, Carlos Slim-Helú, magnat de la téléphonie mexicaine, Mark Zuckerberg, patron de Facebook et Larry Ellison, P-DG de l’entreprise américaine Oracle, en plus de Michaël Bloomberg, l’ancien maire de New York. FORUM ÉCONOMIQUE MONDIAL, À DAVOS Le Forum économique mondial (WEF), a, dans son dernier rapport, conclu qu’une réforme du capitalisme de marché doit être envisagée au plus vite, après que les participants à ce Forum, des dirigeants politiques et économiques internationaux ont, longtemps prôné la dérégulation du marché et le libre-échange. Inquiets de la montée des mouvements «populistes» et «d’extrême droite» dans le monde occidental, une des conséquences de la crise économico- financière de 2008, toujours en cours, une montée de l’extrémisme de droite, comme ce fut le cas suite à la crise économique de 1929, engendrant la 2e Guerremondiale, les participants à Davos appellent les responsables politiques à prendre des mesures pour réduire les inégalités économiques. «La vague croissante du populisme anti-establishment laisse penser que nous avons dépassé le stade» où, précise le rapport de WEF, «la seule croissance économique pourrait remédier aux fractures de la société». Le rapport de 2017 en question, le 12e du genre que publie le Forum économique mondial, et qui a été rédigé par près de 750 experts représentant le monde des affaires, universitaires ou des d’ONGs, relève également que «la combinaison des inégalités économiques et de la polarisation politique menace d’amplifier les risques mondiaux», avertissent les rédacteurs dudit rapport. Karima Bennour
