À l’issue de la réunion ministérielle du Mécanisme tripartite des pays voisins concernant la crise en Libye tenue hier au Caire, avec la participation du ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, en compagnie du ministre égyptien des Affaires étrangères, de l’Immigration et des Expatriés égyptiens, Badr Abdel-Atty, et du ministre tunisien des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, un communiqué conjoint a été adopté.
Il souligne, selon un communiqué du ministère, « l’importance de faire prévaloir les intérêts du peuple libyen frère et de préserver ses capacités et ses biens, et de parvenir à un consensus entre toutes les parties libyennes, sous l’égide des Nations unies et avec l’appui des pays voisins, en vue de mettre fin à la division, d’unifier les institutions politiques et militaires et d’organiser des élections législatives et présidentielle ». Les ministres algérien, égyptien et tunisien des Affaires étrangères ont également réaffirmé que « le processus politique dans ce pays doit rester purement libyen », réitérant « leur rejet de toute forme d’ingérence étrangère dans les affaires libyennes » et appelant au « retrait de toutes les forces étrangères et des mercenaires du pays ». La réunion visait à relancer le mécanisme consultatif tripartite, qui ne s’est pas réuni depuis 2019. Les ministres sont convenus de poursuivre la coordination et la concertation entre les trois pays, ainsi qu’avec l’Organisation des Nations unies, la prochaine réunion devant se tenir « prochainement » à Alger, indique le communiqué. Lors de cette réunion, les trois ministres ont eu « des consultations fructueuses et des discussions approfondies sur les développements de la situation en Libye et les moyens de faire avancer le processus politique dans ce pays frère, notamment à travers le soutien aux efforts menés sous l’égide des Nations unies », notant que « les trois pays voisins sont les plus impactés par la crise en Libye, les plus conscients de sa complexité et les plus soucieux de parvenir à un règlement rapide et définitif de cette crise ». Des sources médiatiques rapportent que les ministres ont souligné la nécessité de tenir des réunions régulières du Mécanisme tripartite de voisinage, la prochaine réunion ministérielle devant se tenir en Algérie, puis en Tunisie, avant la fin de l’année. Pour l’Algérie, il s’agit de contribuer à mettre un terme à la division entre frères libyens et de parvenir à un règlement définitif de la crise libyenne, dans le respect de la souveraineté de l’Etat frère de Libye, de la préservation de l’unité de son peuple et de son intégrité territoriale, et en faveur de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région. Tout récemment, à la suite de la reprise des affrontements armés à Tripoli ayant causé des pertes humaines, l’ Algérie par la voix de son représentant permanent adjoint auprès des Nations unies, Toufik Laïd Koudri, a réitéré, lors d’une réunion du Conseil de sécurité, son appel à l’ensemble des Libyens à privilégier le dialogue en tant que « seule issue pour surmonter les différends », en faisant preuve de sens de responsabilité et en plaçant l’intérêt suprême du peuple libyen au-dessus de toute considération. Affirmant que la Libye, aujourd’hui plus que jamais, a besoin de « rassembler tous ses enfants, loin de la division et de la discorde », Toufik Laid Koudri a souligné la nécessité de « relancer le processus politique sous l’égide des Nations unies, en vue de parvenir à la solution tant attendue ». Il a insisté sur la nécessité d’accompagner la Libye dans sa sortie de la spirale de violence, à travers « le retrait immédiat et inconditionnel de toutes les forces étrangères, combattants étrangers et mercenaires, et en permettant aux Libyens de décider de leur sort et de gérer leurs affaires eux-mêmes, loin des tiraillements régionaux et des luttes d’influence et d’intérêts ».
M. R.