Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, ministre haïtien des Affaires étrangères, a convoqué l’ambassadeur de France Antoine Michon après des propos d’Emmanuel Macron, filmés et diffusés, qualifiant les leaders haïtiens de «complètement cons».
Une lettre de protestation a été remise à l’ambassadeur français. Le ministre haïtien des Affaires étrangères Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste a convoqué l’ambassadeur de France à Haïti Antoine Michon, suite à des déclarations jugées «inacceptables» du président français Emmanuel Macron. La réaction haïtienne a été déclenchée par des commentaires du président français, captés en vidéo et diffusés sur les réseaux sociaux, où il qualifiait les dirigeants haïtiens de «complètement cons». Cette vidéo a été enregistrée à l’issue du sommet du G20 à Rio, alors qu’Emmanuel Macron était en route pour le Chili.
Le ministre haïtien des Affaires étrangères a exprimé l’indignation du gouvernement de transition d’Haïti lors d’une rencontre avec l’ambassadeur français, soulignant que ces remarques étaient perçues comme hostiles et inappropriées. Le gouvernement de la République d’Haïti a publié un communiqué du ministère des Affaires étrangères et des Cultes où il précise que l’ambassadeur français a admis qu’il s’agissait de propos «malheureux».
« Que le président Macron commence par connaître l’histoire et la dette scélérate imposée par la France à Haïti »
En outre, une lettre de protestation a été remise à l’ambassadeur de France, adressée à Jean-Noël Barrot, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères. «Ils sont complètement cons» Lors d’une visite sur le site archéologique du quai de Valongo à Rio, le président français Macron a été filmé, en train de critiquer fermement les dirigeants haïtiens de transition. Vêtu de façon décontractée, il répondait à un passant haïtien qui l’interrogeait sur les problèmes en Haïti. Emmanuel Macron a exprimé son mécontentement face à la gestion des affaires haïtiennes, accusant les Haïtiens eux-mêmes de «tuer Haïti». Il s’est montré particulièrement dur sur le renvoi de l’ex-Premier ministre haïtien Garry Conille, le qualifiant de choix «absurde». Le président français a soutenu que Garry Conille avait effectué un «travail remarquable», et que son départ orchestré par le Conseil présidentiel de transition, composé de neuf membres, représentait une grave erreur de jugement. Mathilde Panot, députée LFI de Val-de-Marne a critiqué les propos du président français: «Honte à Macron qui dit des Haïtiens qu’ils sont «complètement cons». Que le président commence par connaître l’histoire et la dette scélérate imposée par la France à Haïti, première République noire du monde, étendard de la lutte contre l’abomination de l’esclavage». François Asselineau, homme politique français et président de l’Union populaire républicaine, a également réagi à cette situation: «La vraie place de Macron, c’est l’asile (…) Il croit dur comme fer que le monde entier a besoin de lui pour tout résoudre.»
R. I.