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CRISE AU SOUDAN : Une trêve fragile de 72 heures décrétée

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En guerre depuis le 15 du mois en cours, l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide ont annoncé, dans la nuit de lundi à mardi, une nouvelle trêve d’une durée de 72 heures, à compter du 24 avril à minuit après 10 jours de combats qui ont fait des centaines de morts et poussé des dizaines de milliers d’habitants au départ. C’est le deuxième cessez-le-feu proclamé par les deux parties en conflit après celui engagé à l’occasion de l’Aïd El-Fitr. Ce dernier s’est terminé, lundi, sur fond d’affrontements intermittents dans plusieurs endroits de la capitale, Khartoum, comme à proximité de l’aéroport et du palais présidentiel. « L’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) ont accepté un cessez-le-feu de trois jours dans tout le pays à compter de minuit le 24 avril (lundi 22H00 GMT) », a annoncé lundi l’agence de presse soudanaise dans un communiqué.  Les Forces de soutien rapide (FSR) ont de leur côté, indiqué dans un communiqué, qu’ils avaient accepté un cessez-le-feu de trois jours dans tout le pays. Ce cessez-le-feu a été déjà annoncé lundi par le secrétaire d’État américain Antony Blinken affirmant, dans un communiqué, qu’après d’intenses négociations les deux parties en conflit avaient accepté un cessez-le-feu de trois jours dans tout le pays pour tenter de mettre fin aux violences. Pour tenter de mettre fin aux combats meurtriers, plusieurs dirigeants des Nations unies, de l’Union africaine, de la Ligue arabe et de l’organisation sousrégionale (IGAD), s’étaient réunis virtuellement jeudi dernier pour réclamer à nouveau un cessez-le-feu.  Des organisations de défense des droits de l’Homme ont également réclamé la fin des hostilités.

L’Algérie propose sa médiation
L’Algérie qui assure actuellement la présidence du Conseil de la Ligue arabe au niveau du sommet, a appelé, le 15 avril dernier, soit le jour de l’éclatement du conflit, toutes les parties soudanaises à cesser les combats et à faire prévaloir le dialogue afin de surmonter les différends aussi complexes soient-ils et d’œuvrer à privilégier l’intérêt suprême de la patrie. Cet appel a été également réitéré, hier, par la voix du président de la République qui a appelé à consentir davantage d’effort pour aider les Soudanais à emprunter la voie du dialogue. Le 18 du mois en cours, le président Tebboune, président en exercice du Sommet arabe, a adressé des messages au secrétaire général (SG) de l’ONU, au président en exercice de l’Union africaine (UA) et au secrétaire exécutif de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), au titre d’une démarche commune et unifiée pour faire cesser les combats au Soudan. De son côté, le Kenya, qui a entamé des opérations d’évacuation de ses ressortissants, a annoncé par la voix du secrétaire du cabinet aux Affaires étrangères kényan, Alfred Mutua que ses diplomates à Khartoum seront maintenus sur place pour poursuivre leurs efforts de médiation afin de trouver une issue négociée à la crise soudanaise.
Le 21 avril, le président kényan William Ruto a proposé les services de médiation de Nairobi aux parties au conflit au Soudan afin de contribuer au rétablissement de la paix. L’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) a appelé le 16 avril à envoyer rapidement au Soudan les présidents de Djibouti, du Kenya et du Soudan du Sud afin qu’ils contribuent au règlement pacifique de la crise.
Pour venir en aide à la population soudanaise, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a fait savoir, lundi, lors de la réunion du Conseil de sécurité que l’ONU n’allait pas quitter le Soudan et resterait sur place pour poursuivre sa mission. « En collaboration avec les organisations humanitaires sur le terrain, nous reconfigurons notre présence au Soudan pour nous permettre de continuer à soutenir le peuple soudanais », tout en mettant en garde sur un « risque d’embrasement au Soudan qui pourrait envahir toute la région et au-delà ».

Situation intenable pour les civils
Comme dans chaque conflit armé, les civils sont toujours les premières victimes à subir les affres de la guerre. Au Soudan cette règle ne fait pas exception. Selon des médias locaux, pas moins de 72 hôpitaux ont fermé leurs portes devant les patients, faute de moyens et d’équipements nécessaires à leur prise en charge, alors que les denrées alimentaires se font de plus en plus rares sur les étals des commerces, dont la majorité a baissé rideau. À Khartoum, la ville est privée d’eau courante et d’électricité, avec des réseaux téléphonique et internet souvent défaillants. Le pays notamment dans les zones où se déroulent les combats se vide de ses habitants forcés à trouver refuge ailleurs. En effet, entre 10 000 à 20 000 personnes se sont rendues au Tchad voisin, selon les équipes du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) présentes à la frontière Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric. Ce pays continue d’accueillir des centaines de réfugiés soudanais fuyant les combats. D’autres se sont dirigés vers le Soudan du Sud. Environ 10 000 réfugiés sont entrés dans ses territoires depuis les villes frontalières du Soudan. Les affrontements armés entre les belligérants ont fait plus de 420 morts et 3 700  blessés, selon le bilan avancé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Brahim O.

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