S’exprimant sur France 24, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, a fait savoir que son pays, qui préside l’organisation de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et dont le Parlement a refusé toute participation de l’armée du pays dans une intervention militaire contre le Niger, accueille favorablement tous les efforts diplomatiques visant la résolution de la crise institutionnelle dans ce pays, y compris ceux émanant de l’Algérie.
« L’Algérie est un pays africain avec qui nous avons de très bonnes relations. La CEDEAO a aussi de bonnes relations avec l’Algérie, un pays frontalier du Niger. Nous accueillerons donc favorablement la médiation algérienne », a-t-il dit, assurant que tous ces efforts devraient être en coordination avec la CEDEAO.
S’agissant du refus, par l’administration américaine, de toute intervention militaire au Niger, le ministre nigérian a rappelé que la CEDEAO est formée de pays souverains et nul pays ne peut lui dicter une conduite, assurant que ce choix est toujours de mise, mais ne constitue pas la seule option.
Le Niger a sombré dans une crise institutionnelle depuis juillet dernier, suite à un coup d’État militaire contre le président élu, Mohamed Bazoum. La CEDEAO a menacé les militaires putschistes d’une intervention militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel. Une approche rejetée par l’Algérie qui partage près de 1000 Km de frontière avec le Niger. En effet, tout en insistant sur la nécessité du retour à l’ordre constitutionnel au Niger, l’Algérie a rejeté toute intervention militaire dans ce pays. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a été alors dépêché au Nigéria, au Bénin et au Ghana, les pays les plus influents au sein de l’organisation ouest-africaine pour les faire revenir sur leur décision d’intervenir militairement au Niger. Alger a eu gain de cause. L’Algérie a par la suite formulé un plan de paix de sortie de crise au Niger. Les nouveaux maîtres à Niamey ont annoncé, il y a quelques jours, l’acceptation de la médiation algérienne. Le chef de la diplomatie algérienne devrait se rendre prochainement au Niger pour des concertations avec toutes les parties nigériennes dans le cadre de cette médiation.
B. O.