Le Premier ministre palestinien, Mohammad Mustafa, a appelé jeudi les Nations unies à prendre un rôle « plus efficace » pour mettre fin aux crimes de l’occupation israélienne à Ghaza.
S’exprimant lors d’une rencontre avec la coordinatrice en chef des affaires humanitaires et de la reconstruction à Ghaza, Sigried Kaag, à Ramallah, en Cisjordanie occupée, Mustafa a déploré la situation humanitaire à Ghaza, où la famine se propage et où l’occupation israélienne impose des restrictions sévères, notamment en interdisant l’entrée des convois d’aide et de médicaments. Il a exprimé le mécontentement du peuple palestinien face à l’incapacité de la communauté internationale à stopper la machine de guerre israélienne. « Les déclarations et condamnations ne sont pas suffisantes pour contrer le génocide et les crimes de nettoyage ethnique à Ghaza », a-t-il affirmé, soulignant l’importance d’une posiion ferme face à l’escalade des attaques israéliennes en Cisjordanie, y compris à El Qods occupée, et des plans israéliens visant à judaïser et annexer la région.
Le bilan des victimes s’élève à 43 508 martyrs
Plus de 1 500 Palestiniens sont tombés en martyrs dans le gouvernorat du nord de Ghaza dans le cadre d’une opération génocidaire lancée par l’armée sioniste il y a 35 jours, ont annoncé jeudi les autorités sanitaires de l’enclave palestinienne. Le directeur général du ministère de la Santé à Ghaza, Munir Al-Bursh, a déclaré que l’armée sioniste a tué « plus de 1 500 Palestiniens lors de ses opérations militaires dans le nord de Ghaza ». Il a ajouté que l’armée d’occupation « continue de commettre des massacres et de cibler des centres d’hébergement et des civils dans le nord de la bande de Ghaza, faisant des victimes et des blessés malgré un système de santé épuisé ». Plus tôt jeudi, Hussam Abu Safiya, directeur de l’hôpital Kamal Adwan à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Ghaza, a annoncé que l’hôpital fournit des services aux blessés avec des capacités minimales, compte tenu de l’arrestation (par l’occupant) du personnel de santé et de l’interdiction de l’entrée des fournitures médicales. L’armée sioniste poursuit depuis le 5 octobre ses opérations génocidaires dans le nord de la bande de Ghaza, notamment dans le camp de réfugiés de Jabalia et dans la ville de Beit Lahia, et impose un siège strict qui empêche l’entrée de nourriture, d’eau, de médicaments et de carburant, ce qui a exacerbé la situation de famine. Les frappes israéliennes incessantes sur le territoire de Ghaza continuent de faire des ravages. Les derniers chiffres des autorités médicales palestiniennes font état de 43 508 martyrs et de plus de 102 000 blessés depuis le 7 octobre 2023. Des sources locales ont rapporté que les forces d’occupation israéliennes ont commis trois massacres en 24 heures, tuant 39 Palestiniens et en blessant 123 autres. Des milliers de corps de victimes restent sous les décombres, et les équipes de secours ne parviennent pas à accéder à toutes les zones sinistrées.
Les prières du vendredi à Al-Aqsa sous haute surveillance
Ce vendredi, des milliers de Palestiniens ont prié à la mosquée Al-Aqsa malgré les mesures militaires strictes imposées par les autorités d’occupation israéliennes. Selon la direction des Wakfs islamiques, environ 40 000 croyants ont participé à la prière, bien que les forces israéliennes aient entravé l’accès à la mosquée, en contrôlant les identités et en empêchant de nombreux Palestiniens de pénétrer dans le site sacré. Depuis le début du conflit, les restrictions sur l’accès à la mosquée Al-Aqsa se sont intensifiées, notamment pendant les journées de vendredi, et des milliers de Palestiniens des gouvernorats de la Cisjordanie occupée se voient interdits de prier à Jérusalem, devant obtenir des permis spéciaux pour traverser les barrages israéliens.
L’ONU : l’attaque israélienne contre Ghaza constitue une violation des droits humains
Dans son dernier rapport, la Commission des droits de l’homme de l’ONU a déclaré que près de 70% des victimes du conflit à Ghaza sont des femmes et des enfants, mettant en évidence une « violation systématique des principes fondamentaux du droit international humanitaire ». Le rapport souligne également que les attaques israéliennes sur les infrastructures civiles, la restriction des aides humanitaires et le recours à des méthodes de guerre illégales comme l’utilisation de phosphore blanc font partie des crimes de guerre commis par Israël. La Commission appelle à une action internationale immédiate et à la mise en place de mécanismes de responsabilité pour punir les responsables de ces crimes.
La communauté internationale appelée à l’action contre l’entité sioniste
Le Centre palestinien pour les droits de l’homme (PCHR) a appelé la communauté internationale à prendre des mesures efficaces pour mettre fin aux crimes des colons sionistes contre les Palestiniens, après l’attaque menée récemment contre une zone industrielle dans le centre de la Cisjordanie occupée. Dans un communiqué publié mercredi sur son site, le PCHR condamne fermement l’attaque menée lundi dernier par des colons armés contre deux villes à Ramallah, au centre de la Cisjordanie, et l’incendie d’une vingtaine de véhicules. À cet effet, le PCHR appelle « la communauté internationale et les organismes des Nations unies à assumer leurs responsabilités juridiques et morales, à prendre des mesures efficaces pour mettre fin aux crimes des forces d’occupation (sionistes) et des colons contre les Palestiniens, et à agir pour leur assurer une protection ». Selon le centre, ces crimes s’inscrivent dans le cadre d' »une violence systématique plus vaste perpétrée par les colons sous la protection des forces d’occupation (sionistes). Cette violence perdure dans un climat d’impunité et de protection dont bénéficient les colons perpétuant une politique plus vaste de changement démographique et renforçant l’emprise (de l’entité sioniste) sur la Cisjordanie, ainsi que l’épuration ethnique des Palestiniens ». En octobre, les colons ont mené 180 attaques contre des villages et des villes palestiniens en Cisjordanie et à El Qods occupée, les plus violentes ayant visé des habitants qui récoltaient des olives dans les gouvernorats de Cisjordanie, faisant de nombreux blessés, d’après l’organisation palestinienne. Depuis le début de l’année 2024 jusqu’à la fin du mois dernier, le PCHR a recensé 806 attaques de colons.
M. Seghilani