Le ministère des Affaires étrangères a exprimé, hier, dans un communiqué, sa « profonde préoccupation » face à la situation politique critique au Soudan, suite au coup d’État survenu, hier, dès les premières heures, de la matinée. L’Algérie a exprimé hier, « sa profonde préoccupation face aux développements des événements qui se déroulent dans la République du Soudan », soulignant « la nécessité de faire preuve de responsabilité et de retenue, et de s’abstenir de toute action qui pourrait perturber le processus de transition dans ce pays frère ou porter atteinte à la sécurité et à la sûreté des citoyens », a indiqué le communiqué du ministère de Ramtane Lamamra. L’Algérie a appelé, selon la même source « toutes les parties civiles et militaires » à recourir au dialogue dans le but de « résoudre les problèmes et faire face aux défis sécuritaires et politiques auxquels leur pays est confronté à cette étape importante de son histoire contemporaine », sur la base des références convenues, poursuit-on « dans le document constitutionnel ainsi que l’Accord de paix de Juba pour assurer la réalisation des aspirations légitimes du peuple frère soudanais » , a ajouté la même source. L’Union africaine (UA) a appelé à une « reprise immédiate » du dialogue entre civils et militaires au Soudan après que les forces de sécurité ont arrêté hier matin plusieurs membres du gouvernement de transition. « Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a appris avec une profonde consternation la grave évolution de la situation au Soudan », a affirmé dans un communiqué l’organisation panafricaine, en appelant, hier, à « la reprise immédiate des consultations entre civils et militaires » qui se partagent le pouvoir depuis 2019. « Le Président réaffirme que le dialogue et le consensus sont la seule voie pertinente pour sauver le pays et sa transition démocratique » a ajouté l’UA. Le ministère soudanais de l’Information a annoncé hier, matin que « la plupart des ministres et les membres civils du Conseil de souveraineté ont été arrêtés (…) par des forces militaires », dont le Premier ministre Abdallah Hamdok « après qu’il ait refusé de soutenir le coup d’Etat ». L’Union africaine avait suspendu le Soudan de ses instances en juin 2019, après la chute d’Omar El-Béchir, avant de le réintégrer trois mois plus tard. Les arrestations des dirigeants civils au Soudan sont « inacceptables », a estimé hier l’émissaire de l’ONU au Soudan Volker Perthes, se disant « très inquiet des informations sur un coup d’Etat » en lançant son « appel aux forces armées soudanaises à relâcher immédiatement les détenus », ajoute-t-il. alors que selon le ministère soudanais de l’Information, la quasi-totalité des civils au sein des autorités de transition sont aux mains des « militaires ». Tôt hier matin, des hommes armés non identifiés ont arrêté plusieurs dirigeants soudanais à leurs domiciles, avaient rapporté des médias, citant une source gouvernementale. Le chef du Conseil soudanais, Abdel Fattah al-Burhan a décrété hier, l’état d’urgence dans le pays et dissout le Conseil souverain et le gouvernement annonçant dans son communiqué que l’armée poursuivrait la « transition démocratique jusqu’à ce que le pouvoir soit remis à un gouvernement civil élu », et a appelle à des élections en juillet 2023. La même source a fait savoir que les directeurs généraux des ministères et des États » géreraient le processus jusque-là, expliquant qu’« un gouvernement indépendant gouvernera le Soudan. jusqu’à la date des élections ». Il s’est engagé, par ailleurs, à créer « un environnement propice aux partis politiques » en vue des élections, tout en annonçant également la suspension des travaux d’un comité anti-corruption, confirmant la formation d’un parlement révolutionnaire des jeunes. Le responsable soudanais, Al-Burhan a déclaré, hier, dans le sillage des évènements tragiques et difficiles auxquels est confronté le peuple soudanais qu’il « était attaché à l’accord de paix signé avec les factions rebelles à Juba ».
K. B.