Devant la crise sanitaire que connait notre planète et qui n’est pas une nouveauté, et faute de remède et de vaccins qui vont tarder à venir, le seul moyen pour essayer d’endiguer ce mal est le confinement. Le confinement est une guerre contre la mobilité évitant d’une manière drastique la contagion.
L’utilisation des Technologies de l’information pour prévenir et avoir un état des lieux en temps réel est la voix prise déjà par de nombreux pays qui ont minimisé les phénomènes de la contagion et même parfois arrêter net sa progression. Deux paramètres spatio-temporels son impérativement recherchés, qui sont la position exacte de chaque personne (géolocalisation en temps réel) et l’historique des déplacements de personnes infectées les quinze (15) derniers jours. Dans ce cas de figure, les opérateurs mobiles détiennent ces informations (DATA) qui peuvent être exploitées à bon escient. Chaque opérateur mobile possède sous forme de data, la position géolocalisée de ses abonnés pour des raisons techniques et autres, ainsi que l’historique de ses positions. Un autre problème, et qui n’est pas des moindres, sera d’ordre juridique en ce qui concerne le respect de la vie privée, puisque les DATA récoltées ne peuvent pas être anonymisées pour les fins souhaitées, nous ne faisons pas des statistiques de masse mais de la détection de personnes (infectées) donc l’affiliation de cette dernière doit être connue. La seule solution à ce problème (de vie privée) est une volonté politique, consistant en un décret présidentiel pour « cas de force majeure », puisque aucune entité ne peut réquisitionner les data des trois opérateurs mobiles.
Passant ce stade, nous pourrions affiner la géolocalisation par une autre technique, qui est l’information donnée par la technologie Bluetooth, existant dans la majorité des smartphones qui nous donnera des détails de proximité entres personnes pour des valeurs entre zéro et 10 mètres. En installant une application qui prend en compte ce contact, il sera possible de remonter cette information pour l’ensemble de la population, et avec recoupement avec les data des opérateurs mobiles, nous donner plus de précision sur les personnes mêmes. Les pays ayant utilisé cette guerre contre la mobilité sont déjà gagnants, je citerais la Corée du sud et Singapour.
J’espère de tout mon cœur que notre pays puisse prendre cette voie au lieu de s’appuyer sur des applications dont les bases de données (data) sont en cours de remplissage, et puisque c’est une course contre la montre, nous n’avons pas le temps pour ça. Utilisons les données qui sont déjà sur les serveurs des opérateurs mobiles, c’est une urgence.
Par Karim Khelouiati
*Expert en cybersécurité
