Accueil ACTUALITÉ CONTESTATIONS DANS LE SECTEUR DE L’ÉDUCATION : Où est passé Ouadjaout ?

CONTESTATIONS DANS LE SECTEUR DE L’ÉDUCATION : Où est passé Ouadjaout ?

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Alors que le secteur est secoué, depuis plusieurs semaines, par une vague de contestation des travailleurs de plusieurs corps, le ministre de l’Éducation nationale est plongé dans un silence inexpliqué. En dépit de l’impact que puisse avoir ces perturbations sur la scolarité des élèves, déjà chamboulée par la crise du Covid-19, Mohamed Ouadjaout n’a, jusqu’à présent, pas affiché de volonté pour mettre fin à la grogne des contestataires. Une démarche qui est pourtant très nécessaire en cette conjoncture marquée par une crise sanitaire à l’origine d’un chamboulement de l’année scolaire. En effet, le maintien de la fermeture des canaux de dialogue entre le ministère et les travailleurs aura des conséquences désastreuses sur l’avenir des élèves qui sont les grandes victimes de ce bras de fer. Mais il faut dire, toutefois, que ce n’est pas seulement le ministre, Mohamed Ouadjaout, qui ne s’est pas affiché pour tenter de régler le conflit avec les grévistes, le médiateur de la République, Karim Younès, ne s’est également pas manifesté, lui qui est considéré comme un trait d’union entre le pouvoir, la société civile et le citoyen.
Des attitudes qui sont le moins que l’on puisse dire incompréhensibles alors que l’Éducation est pourtant un secteur stratégique et qui nécessite avant tout une stabilité et une cohésion entre les différents acteurs et ce pour le bien et de l’enseignant et de l’élève. Il est à rappeler, que depuis plusieurs semaines, les cours sont constamment perturbés par des grèves et des rassemblements organisés par différents corps du secteur et ce à l’échelle nationale. Hier, des établissements scolaires des trois paliers éducatifs ont été paralysés par un débrayage d’une journée suite à l’appel de trois syndicats, à savoir, L’UNPEF, le SATEF et le CLA.
Ces trois syndicats avaient précisé, dans un communiqué rendu public, que leur grève sera suivi par des actions d’envergures dont les formes seront décidées au cours de cette semaine. Parmi les revendications essentielles soulevées par les contestataires, l’on évoque l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs et des enseignants qui est en dégradation continue. Ils réclament aussi le règlement de problèmes restés en suspens depuis des années. Il s’agit, entre autre, de la revalorisation des salaires avec une révision à la hausse du point indiciaire, le rétablissement de la retraite anticipée et la retraite sans conditions d’âge après 32 ans de service, et exigent en outre de libérer le statut particulier propre au secteur. Pour ce qui est de la question pédagogique, les trois syndicats revendiquent la révision des programmes et méthodes d’enseignement, l’amélioration des conditions de travail et de scolarisation, la réduction des volumes horaires, et la dispense des enseignants du primaire des activités extra pédagogiques. D’autre part, ils ont appelé à extraire la gestion des écoles primaires par les collectivités locales, et la consolidation des budgets des établissements de l’enseignement moyen et secondaire.

Pas un mot du ministre du Travail, El Hachemi Djaâboub
À noter, dans le même contexte, que le ministre du Travail, de l’Emplois et de la Sécurité sociale, El-Hachemi Djaâboub, qui présidait hier la  cérémonie de célébration de la Journée mondiale de la santé et de la sécurité dans le milieux du travail, ne s’est également pas exprimé sur la question des travailleurs du secteur de l’Éducation qui ne cessent de réclamer la prise en charge de leur revendications légitimes et qui dépendent de façon importante de son département. D’autant plus que la préoccupation majeure des travailleurs est la baisse considérable du pouvoir d’achat accentuée par la crise sanitaire du Covid-19 ayant eu de grandes répercussions sur leurs conditions socioprofessionnelles. Tout cela pour dire que si les autorités persistent à ignorer les grévistes de l’éducation, la situation risque réellement de s’aggraver dans les jours à venir, car ces derniers menacent d’aller vers des grèves illimitées à l’échelle nationale, de quoi compromettre sérieusement la suite de l’année scolaire, mais surtout le bon déroulement des examens officiels de cinquième du BEM et du BAC.
Ania Nait Chalal

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