L’action de contestation des agents de la Protection civile, organisée dimanche à Alger, n’a pas été du goût du ministère de l’Intérieur. Dans un communiqué rendu public, le département de Kamel Beldjoud a qualifié la marche des contestataires de « violation inadmissible » en leur qualité de corps constitué particulier, les informant que « la tutelle observe le droit de prendre les mesures légales à cet effet ».
Le même département a précisé dans son communiqué que ce mouvement de contestation est contraire à la loi 02-90 relative à la prévention et au règlement des conflits collectifs de travail et à l’exercice du droit de grève, notamment l’article 43, ainsi qu’à l’article 23 du statut particulier des fonctionnaires relevant des corps de la Protection civile. Selon le MI, ce mouvement est nourri par des parties servant des agendas hostiles à l’égard de l’Algérie, et intervient au moment où la tutelle a procédé à l’examen des préoccupations socioprofessionnelles des affiliés de ce corps et à la prise en charge des revendications soulevées dans le cadre de la loi, comme affirmé par le Syndicat national des agents de la protection civile publié le 29 avril dernier. Le ministère de l’Intérieur a rappelé les concernés par ce mouvement orchestré en leur qualité de corps constitué que ces comportements qui portent atteinte à la sécurité et à la quiétude publiques, sont strictement inadmissibles, les appelant à rompre définitivement ce mouvement. Et d’ajouter que le ministère de l’Intérieur observe son droit à prendre les mesures légales en vigueur.
Pour rappel, la Direction générale de la Protection civile (DGPC) avait réaffirmé, dimanche, que toutes les revendications de ses agents, inscrites dans le Statut particulier et exprimées lors de sit-in de protestation, seront satisfaites dès l’examen des statuts. Exhortant l’ensemble des agents à faire montre de discipline et de sens élevé de responsabilité, reconnus aux enfants du secteur et à ne pas céder aux publications subversives visant à semer la confusion et le chaos et à attenter à la stabilité de la patrie, la DGPC assure que toutes les revendications exprimées ont été soumises aux autorités concernées et qu’une commission se penche sur leur examen.
Lors de la célébration de la journée internationale de la protection civile le 1er mars dernier, le ministre de l’Intérieur, Kamel Beldjoud avait affirmé que le secteur de la Protection civile s’inscrivait en tant que priorité dans l’élaboration des politiques et stratégies des pays, ajoutant que son ministère ne ménage aucun effort pour le doter des moyens matériels et humains qualifiés.
Beldjoud avait souligné à l’occasion que le secteur de la Protection civile s’inscrivait désormais en tant que priorité dans l’élaboration des politiques et stratégies des États en matière de prévention et de gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable. Il est important de souligner que cette action intervient dans un contexte marqué par une forte tension sociale, ou les travailleurs de plusieurs secteurs se mobilisent pour appeler à la prise en charge de leurs revendications socioprofessionnelles. Le président de la république, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné, à cet effet, au gouvernement l’ouverture du dialogue avec les partenaires sociaux, pour trouver des solutions aux problèmes posés, mais surtout pour éviter d’aller vers des situations de pourrissement.
Ania Nait Chalal