L’ouverture des canaux de dialogue avec les partenaires sociaux de l’Éducation, telle qu’exhortée par le Président de la République, n’a toujours pas été entamée au moment où une grève générale de trois jours annoncée à partir du 9 mai menace de paralyser les écoles. Les syndicats qui accusent Ouadjaout de maintenir les portes du dialogue fermées depuis son installation à la tête du ministère, veulent en tout cas rencontrer le Premier ministre, Abdelaziz Djerad.
C’est du moins ce qu’a laissé entendre, le coordinateur national du SNAPEST, Meziane Meriane lors d’une intervention sur les ondes la Radio nationale chaîne III. En effet, alors qu’il propose la mise en place d’un planning, dans le cadre du dialogue prôné par le président de la République, il a exprimé sa préférence pour un dialogue avec le Premier ministre, expliquant que cela permettra « d’aller vite » en ce qui concerne le règlement des problèmes des travailleurs. Pour Mériane, les perturbations caractérisées par les grèves affectant en ce moment le secteur de l’Éducation sont dues à l’absence d’un vrai dialogue avec la tutelle. « Si on est arrivé à cet état de fait, c’est la faute de la tutelle qui a fermé les portes du dialogue», a t-il déclaré à cet effet. Par ailleurs, le représentant du SNAPEST a déploré le retard dans la révision du statut particulier des enseignants, soulignant que le président de la République a été mal informé sur ce dossier. « Nous avons installé une commission mixte syndicat-ministère de l’Éducation nationale en 2015 pour réviser le statut particulier suite à la constatation d’incohérences. Un rapport a été établi dans se sens. Nous nous demandons où est passé ce rapport ?» s’est-il interrogé. À rappeler que depuis plusieurs semaines, des actions de contestations de différents corps du secteur de l’Éducation sont organisées dans de nombreuses wilayas du pays. Des contestations qui devront se poursuivre, puisque une coordination de 14 syndicats autonomes a annoncé l’entame d’une grève de trois jours à partir du 9 mai prochain, ce qui risque de compromettre sérieusement le bon avancement des cours, d’autant plus que les examens officiels approchent à grand pas. À noter que les contestataires réclament essentiellement l’amélioration du pouvoir d’achat, la révision du système de primes, le rétablissement de la retraite anticipée et sans conditions d’âge, la révision du statut particulier, l’annulation du système de contractualisation et l’intégration des travailleurs professionnels. Sur le plan pédagogique, ils demandent la révision des programmes et des manuels scolaires et l’amélioration du système éducatif. Si ces revendications ne sont pas satisfaites, les 14 formations syndicales de différents corps menacent d’aller vers un durcissement de leur mouvement de contestation, voire vers une grève illimitée et le boycott des examens du troisième trimestre.
Ania Nait Chalal
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