400 000 tonnes de déchets sont annuellement produites à hauteur de la wilaya de Constantine. Une statistique effarante à laquelle continuent de faire face des moyens de récupération, toute exagération contenue, à la limite de la préhistoire avec, effectivement, un parc roulant lui-même désuet, des engins qui tombent en panne. En somme un univers où seuls les hommes et plus particulière ceux chargés de la collecte, honorent, vaille que vaille, une tache bien ingrate qui n’est pas toujours sans danger dans la mesure où il y a trois années, un agent d’hygiène de la commune d’El-Khroub a été «avalé » et broyé dans le mécanisme d’une benne tasseuse. Soulignons que cette quantité de 400 000 tonnes qui dépasse le million de m3 est promise, compte tenu de la logique de consommation, voire de surconsommation de nos concitoyens, à augmentation selon ce que nous avons appris à la lecture d’informations consignées par la Direction de l’environnement locale. Inversement à «l’importance » des déchets, les 52 établissements publics (Epic) relevant pour les unes des APC et la wilaya pour les autres ainsi que quelques petites entreprises privées activant dans la collecte et la gestion des déchets n’arrivent que laborieusement à ramasser ces déchets en l’absence d’une démarche cohérente, voire d’une politique globale en ce sens. Bien entendu et en théorie les responsables des pouvoirs publics locaux, notamment ceux de la Direction de l’environnement, sont persuadés qu’avec une gestion intelligente cette masse colossale de déchets pourrait contribuer à une résorption partielle du chômage ou encouragerait l’emploi par son exploitation via un système opérationnel et efficace de récupération dont l’exhaustive évaluation faite, toujours par la Direction de l’environnement, serait de l’ordre de 30 à 40 millions de centimes/jour. Une recette insoupçonnable sauf qu’il n’y a plus qu’à mettre à exécution des gamberges dont tout le monde parle sans aller réellement au «charbon ». Autrement dit des idées et parfois des engagements rarement suivis d’effet. En attendant et pour parer au plus pressé, la Direction de l’environnement a mis en place un ensemble de mesures qui se résument, sommes- nous tentés, de les qualifier, à encore des opérations de sensibilisation au sein des établissements scolaires et de formation avec comme soubassement l’idée d’inculquer une culture écologique aux générations futures mais également, ce qui a fortiori est une bonne mesure à savoir la révision du plan de collecte des déchets qui n’a pas été modifié depuis l’année 2005 et n’est plus en phase désormais avec les transformations sociales, comportementales et économiques profondes qu’a connues l’Algérie.
Med R. D.