L’accumulation des déchets pose un réel problème de salubrité publique à la circonscription administrative Ali Mendjeli à Constantine, où les masques sanitaires utilisés jetés anarchiquement, deviennent un des facteurs à risque de propagation du virus de la Covid-19, avertissent des responsables locaux.
En dépit des mesures et des orientations prises par les autorités publiques concernant la gestion et la collecte des ordures ménagères et solides à travers la mise en place des moyens humains et matériels nécessaires, divers déchets, dont des bavettes utilisées pour prévenir contre le Coronavirus, polluent l’espace public à Ali Mendjeli, a-t-on constaté. Bouteilles d’eau minérale et de boissons gazeuses, cartons, sachets et autres détritus, jetés sur les trottoirs et les espaces verts, défigurent la nature. La prolifération des décharges sauvages à proximité des mosquées, des administrations et structures publiques amochit également la ville. Sur les mêmes trottoirs et espaces verts, au sein des décharges sauvages, les bavettes sont éparpillées partout, portant éventuellement des virus et devenant « un vrai problème de santé publique », selon le directeur local de l’environnement, Arezki Bouterik approché par l’APS. « Les bavettes jetées par terre, à travers différents sites urbains de cette circonscription qui totalise actuellement plus de 450.000 âmes, ont pollué l’environnement et peuvent contribuer à la propagation du virus, malgré les efforts consentis à travers 868 rotations par mois par les équipes chargées du nettoiement », a-t-il averti. Le Pr. Djamel Bensaâd, chef du service d’épidémiologie et de médecine préventive au sein de l’établissement hospitalier de la commune de Didouche Mourad, confirme le risque que constituent les masques sanitaires jetés dans les lieux publics. Le spécialiste a indiqué à l’APS que les masques sanitaires jetés par terre représentent « un danger pour l’environnement et constituent un facteur de risque potentiel de contamination par le coronavirus ». « L’accumulation des déchets, notamment les bavettes usagées jetées dans les rues et à travers les sites urbains, constituent un maillon dans la propagation de ce virus parmi la population », a prévenu le même praticien.
L’incivisme pointé du doigt
Approchés par l’APS, quelques agents chargés de la collecte des ordures ont exprimé leur crainte d’être contaminés en raison du manque de civisme de citoyens. Mohamed. B, 43 ans, agent de ramassage à l’Etablissement de gestion urbaine de Ali Mendjeli (EGUVAM), a affirmé que « la collecte des bavettes utilisées à travers notamment les quartiers populaires où le manque de civisme est flagrant, devient un risque pour la santé des éboueurs affectés à cette mission ». Il a encore relevé que le « non respect des horaires de ramassage des déchets domestiques par les citoyens, contribue à leur amoncellement ». fonctionnaire dans une unité de voisinage de la ville Ali Mendjeli, ce père de sept enfants ne cache pas sa crainte d’être infecté par la Covid-19 et de contaminer sa famille en l’absence du respect des procédures de prévention. Pourtant, le directeur de l’environnement, Arezki Bouterik, affirme que la direction a mené des actions de sensibilisation sur les dangers du jet des bavettes usagées dans des quartiers, des placettes publiques et des espaces de regroupement des citoyens. Les actions de sensibilisation ont été organisées « en étroite coordination » avec les représentants des comités de quartiers de différents sites urbains, dont la ville de Ali Mendjeli, depuis l’apparition des premiers cas de citoyens contaminés par la Covid-19 dans la wilaya. La sensibilisation à laquelle ont pris part des membres de l’association de la protection de la nature et de l’environnement (APNE), a ciblé depuis le début de l’année 2021, les élèves des établissements scolaires, tous cycles d’enseignement confondus, les stagiaires des centres de formation professionnelle, ainsi que des étudiants universitaires, a-t-il relevé. Le programme de sensibilisation et d’orientation a pour objectifs de rendre les citoyens conscients des risques des comportements irresponsables et de protéger la santé publique, tout en contribuant à inculquer la culture de préservation de l’environnement notamment chez la catégorie des jeunes, a encore précisé M. Bouterik, soulignant que des dépliants renseignant sur ce domaine, ont été distribués.
De son côté, le directeur de l’EGUVAM, Mehdi Henni, a fait savoir que des actions de sensibilisation et d’éducation citoyenne au tri sélectif et aux respect des horaires de ramassage des ordures ménagères sont effectuées régulièrement par les services de son entreprise depuis fin 2017, date de mise en service du centre tri sélectif, en ciblant jusqu’à présent plus de 1.500 commerçants de la ville de Ali Mendjeli.
Il a expliqué que ces actions ont été engagées en étroite coordination avec les représentants des comités de quartiers dans le but « d’assurer l’adhésion des habitants et des commerçants notamment au principe de tri des ordures ».
S’agissant de la prévention des agents chargés du ramassage, le directeur de cet établissement affirme que « tous les moyens nécessaires dont des gants, des bavettes et des tenues et chaussures adaptées à leur travail, ont été mis à la disposition des employés, afin de faciliter leur mission et de protéger leur santé ».