Le raffinement et l’élégance des fêtes algéroises d’antan ont été superbement reflétés, jeudi soir à la salle Ahmed-Bey de Constantine, en ouverture de la semaine culturelle d’Alger, avec une cérémonie traditionnelle de mariage. El Bahdja, pesant de tout son charme, a dévoilé à l’antique Cirta un savoir-faire et un savoir-vivre ancestraux qui ont toujours caractérisé Alger la Blanche et auxquels le public a « succombé » avec bonheur. Au son de la zorna de la troupe Mezghena qui résonnait dans le hall de la salle Ahmed-Bey, la fête, placée sous le sceau de l’authenticité débute. La troupe féminine Kamila Nour prend le relais et une voix au timbre chaleureux, soutenue par une belle orchestration, entame un cocktail de chansons puisées des répertoires chaâbi et andalou, transposant du coup l’assistance dans l’ambiance de la Casbah, l’âme d’El Mahroussa. Pendant ce temps, la mariée, se prêtant au jeu du mannequinat et de la séduction, défile sous des youyous stridents à l’algéroise et à la constantinoise. La mariée et les femmes qui l’accompagnent, élégamment vêtues, ont permis au public de découvrir le bedroune en velours grenat passementé d’argent, le seroual blanc en satin, le caftan algérois de couleur verte et brodé à la main, le haïk Mramma, tissé de soie et agrémenté de fines rayures et le caraco. Le souci du détail et de l’élégance ont été poussés à l’extrême lors de la cérémonie du henné. La mariée était si belle dans sa robe blanche brodée, son burnous de couleur pêche et son foulard dont les f’toul (fils en soie) pendent sur le visage. Le tout sur fond d’une ‘‘taâlila’’ captivante de la troupe féminine chantant la beauté et la pureté de la mariée et lui souhaitant tout le bonheur du monde dans sa nouvelle vie. La semaine culturelle d’Alger à Constantine a débuté par la projection d’un film documentaire sur El Bahdja, retraçant l’histoire de la cité, zoomant sur les plus importantes étapes franchies par El Mahroussa et relatant la contribution de la Casbah à la guerre de Libération nationale. Le document filmé s’attarde sur les palais d’Alger, ceux de Hacène Pacha et de la princesse Aziza, et évoque l’histoire de la mosquée Ketchaoua et celle de Sidi-Abderrahmane. Organisée par l’Office national de la culture et de l’information (ONCI), dans le cadre du programme d’animation de la manifestation « Constantine, capitale 2015 de la culture arabe », la semaine culturelle d’Alger qui se poursuivra jusqu’au 20 mars en cours donnera lieu à une soirée de musique chaâbie avec Sid-Ahmed Lahbib, à une Kaâda de boqala animée par Mimi Lamine Samarine, et à une soirée hawzi avec la chanteuse Lamia Madini. De nombreuses autres activités (théâtre, expositions de toiles, de photographies et d’objets artisanaux) figurent au programme de ces journées algéroises qui permettront également au public constantinois de savourer des spécialités du chef Mahmoud Boubaker avec, au menu, Mekhabez, Laârayech, K’nidelet et beaucoup d’autres petites douceurs qui ravissent les yeux et le palais.