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CONSEIL DES MINISTRES : Révision du système sanitaire et une nouvelle politique d’industrialisation

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L’épidémie du coronavirus a provoqué un nombre important de décès dans le pays et des milliers de personnes contaminées. Présidant avant-hier un Conseil des ministres, le président de la République a estimé que cette crise sanitaire a été aussi « source de motivation », annonçant des réformes pour revaloriser le système sanitaire et promouvoir l’industrie nationale.

C’est vers le personnel soignant ainsi qu’ «à tous les secteurs ayant contribué à juguler le champ de contamination », que les remerciements et encouragements du président Tebboune, lors de son allocution en Conseil des ministres, se sont d’abord tourné autour de cette période de grave crise sanitaire inédite dans le pays. « Le peuple algérien en entier vous est reconnaissant et est solidaire avec vous », a assuré le chef de l’État, rendant hommage également à tous les départements ministériels ayant participé activement à la production des masques et autres moyens de protection.
Rappelant que « la crise est souvent source de motivation », le Président Tebboune a mis en avant l’impératif de mettre à profit cette situation pour une révision du système sanitaire dans le fond et en détail pour cadrer notamment avec la croissance démographique estimé à un million d’habitants annuellement et asseoir un système de santé moderne garantissant au citoyen une prise en charge sanitaire décente. Il a appelé, dans ce sens, à la libération des initiatives et à la production des équipements médicaux localement non seulement pour atteindre l’autosuffisance mais pour l’exportation également, soulignant la disponibilité de l’État à mettre en place les incitations financières  nécessaires à cet effet.

Capitaliser l’expérience de la crise sanitaire
Il faut rappeler que depuis l’arrivée du coronavirus en Algérie, les entreprises nationales, notamment celles du textile, se sont reconverties dans la production de masque médicaux et de gels hydro-alcooliques. Une reconnaissance du rôle de cette industrie nationale qui avait sombré dans l’indifférence générale et qui, dans l’urgence, doit maintenant compenser les tensions et pénuries sur ces produits de protection médicaux difficilement accessibles sur les marchés internationaux. Pour exemple, Le complexe du textile Tayal de Relizane qui a redirigé tous ses efforts désormais vers la confection des masques en tissu de coton pour contribuer à la prévention contre la progression de ce virus.
Par ailleurs, le président de la République a mis en avant l’importance de renforcer le contrôle qualité sur les médicaments et les produits alimentaires importés en augmentant le nombre de laboratoires au niveau de tous les points d’accès sur le territoire national. Dans son intervention, le ministre de la Microentreprise, des Startups et de l’Économie de la connaissance a évoqué les contributions de jeunes innovants porteurs de projets et de startups dans la prévention et la lutte contre la pandémie Covid-19.
Des contributions traduites par la mise au point de solutions, réalisables dans l’immédiat pouvant constituer un appui direct aux efforts de l’Etat face aux défis imposés, tant en matière d’équipements médicaux, qu’en moyens de protection, de prévention et de services de soutien, ou encore pour juguler les répercussions négatives suite au ralentissement de la cadence de l’activité économique. L’exposé a porté sur un échantillon d’innovations dans le domaine des équipements médicaux, de logiciels de numérisation du secteur de la Santé, des applications de dépistage et de diagnostic à distance, des plateformes d’enseignement à distance, du E-commerce et de dons sur internet. Il a mis en avant également la forte adhésion des secteurs public et privé, des différentes universités et centres de recherche et des compétences nationales à l’étranger, des potentialités à encourager pour amorcer une véritable dynamique à même de relancer l’économie.

Réactivation du Fonds de soutien aux microentreprises
Commentant cet exposé, le président de la République s’est félicité de toutes les initiatives des jeunes, les considérants comme l’un des piliers de la relance industrielle de la nouvelle Algérie. Insistant sur la libération des énergies juvéniles, dont l’exploitation est urgente pour l’Etat, le président de la République a instruit la réactivation du Fonds de soutien aux microentreprises et startups, et l’élaboration de lois régissant les initiatives des jeunes dans des cadres clairs, avant fin avril courant. De même qu’il a exhorté les startups à accorder actuellement davantage d’intérêt aux besoins des hôpitaux, mettant l’accent sur l’urgence de généraliser la numérisation au service de l’économie nationale. Dans le même sens, il a appelé à la transparence dans la gestion pour une rupture avec l’opacité de fait habituelle afin que le citoyen puisse le constater dans son quotidien. En ce sens, il a enjoint la recherche, en coordination avec le ministère du Commerce, d’une formule flexible permettant de faciliter et d’accélérer le retrait du registre de commerce par les jeunes porteurs de projets.

La priorité donnée au taux d’intégration dans l’Industrie
Le chef de l’État a été aussi sur un autre front : il a insisté sur la prise de mesures pratiques pour accélérer la mise en place d’un nouveau modèle économique basé sur la diversification du développement et l’économie du savoir, en sus d’une nouvelle politique d’industrialisation orientée vers les industries petites, moyennes et émergentes. En matière du montage industriel, le Président de la République a mis l’accent sur l’importance d’accorder la priorité aux produits garantissant un taux d’intégration élevé en vue de réduire la facture d’importation et créer des postes d’emploi, instruisant, par la même, de recenser toutes les ressources naturelles nationales non exploitées afin de renforcer nos capacités d’exportation, de compenser la baisse des recettes hydrocarbures et de préserver cette richesse aux générations montantes.
Et d’ajouter : « nous avons des compétences algériennes et des ressources matérielles susceptibles de nous mettre à l’abri de l’instabilité des recettes pétrolières ». Il a appelé ensuite à mettre en valeur les ressources humaines afin de remporter le pari, de surmonter les séquelles de la pandémie Covid-19 et de jeter les fondements d’une véritable industrie nationale dans le cadre d’une véritable économie, dont les échéances et les objectifs sont bien définis. Le Conseil a écouté, par la suite, un exposé du ministre de l’Energie sur cette crise inédite que connaissent les marchés mondiaux du pétrole en raison de la baisse de la demande due à la stagnation de l’économie mondiale suite à la propagation de la pandémie de nouveau coronavirus et la production anarchique de certains pays producteurs, ce qui a eu pour effet une saturation des marchés et un effondrement des prix.

La bataille gagnée par l’OPEP
L’exposé a rappelé qu’en vertu de l’accord du 12 avril courant de l’OPEP + relatif à la baisse de la production en trois étapes jusqu’à avril 2022, la part des exportations de l’Algérie va baisser, pour une première étape, de 241 000 barils/jour, puis de 816 000/barils/ jour à compter du 1er mai. Cette part augmentera à partir du premier juillet jusqu’à 864 000 barils/jours avant d’atteindre le seuil de 912 000 barils/jours entre janvier 2021 et avril 2022. Intervenant à l’issue de l’exposé, le Président de la République s’est interrogé jusqu’à quand devrons nous rester tributaire des fluctuations du marché mondial du pétrole, mettant l’accent sur la nécessité de se tourner résolument et avec détermination vers l’industrie pétrochimique, le développement des secteurs de l’industrie et de l’agriculture et l’exploitation des ressources humaines sortant chaque année de nos universités afin de permettre aux jeunes de mettre en avant leur génie habituel.
Le Président Tebboune a insisté également sur la nécessité de s’orienter immédiatement vers l’investissement dans le secteur des énergies renouvelables pour l’exportation afin d’immuniser notre indépendance économique contre toute éventualité pouvant se produire sur le marché pétrolier. Dans le même contexte, le Président de la République a appelé Sonatrach à élargir ses plans d’investissement dans les projets pétroliers à l’étranger afin d’améliorer les recettes de l’État.

Dépistage : la course contre la montre
L’exposé présenté par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a porté sur le développement de la situation sanitaire du pays à travers une analyse des statistiques relatives à la pandémie de nouveau coronavirus et du volume des stocks disponibles actuellement au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) ou des hôpitaux, qui s’élève aujourd’hui (hormis la commande dont l’arrivée est prévue avant le 10 mai prochain) à 25 millions masques ordinaires, 900 000 autres pour les professionnels de la santé, 255 000 boîtes de Chloroquine, et 215 mille tests PCR ainsi que 36 mille tests PCR rapides.
Le ministre a en outre passé en revue la stratégie adoptée dans le cadre de la lutte contre la pandémie, laquelle a permis de créer une plateforme électronique permettant le contrôle de la situation et le suivi de l’évolution de la pandémie, de la mobilité des patients, en sus de la disponibilité des lits et des équipements de prévention, de protection, de diagnostic et de traitement au niveau national. S’il a exprimé sa satisfaction quant à l’amélioration relative en matière de lutte contre la propagation de la pandémie, le chef de l’État a ordonné la poursuite des actions programmées, en dépit de l’amélioration de  la situation, pour parer à toute éventualité à l’avenir.
Hamid Mecheri

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