Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies pour discuter des conséquences des agressions de l’entité sioniste contre la Syrie, devrait se tenir ce matin.
Cette session a été demandée par l’Algérie et la Somalie, après consultation et accord avec le groupe arabe à New York. Depuis la chute de Bachar Al-Assad au début décembre dernier, l’entité sioniste profite de la situation instable, voire chaotique, en Syrie pour multiplier ses attaques aériennes et ses incursions en territoire syrien dans une démarche qui s’inscrit dans son projet colonialiste du « Grand Israël » dénoncé par de nombreux pays dont l’Algérie. C’est ainsi, que l’armée sioniste a commencé d’abord à occuper la zone démilitarisée du plateau du Golan tout en prenant le contrôle du Mont Hermon, puis en étendant son occupation à d’autres parties du sud de la Syrie. Récemment, en mars dernier, lors d’une séance de briefing sur la Syrie, le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Benjama, parlant au nom du groupe « A3+ », qui regroupe les trois pays africains membres non permanents du Conseil de sécurité (Algérie, Sierra Leone, Somalie), ainsi que la République du Guyana de la région des Caraïbes, a évoqué la situation humanitaire en Syrie qu’il a qualifiée de « catastrophique », plaidant pour davantage d’efforts en vue d’améliorer la situation, car il s’agit de défis qui exigent de la communauté internationale un soutien et une solidarité permanente avec les Syriens. « La Syrie assiste à l’une des pires crises d’exode dans le monde », avait-il souligné. Concernant les défis sécuritaires, le groupe A3+ a insisté sur le facteur aggravant constitué par « les frappes aériennes que l’aviation militaire sioniste continue de mener contre des sites militaires sur le territoire syrien, ainsi que les déclarations des responsables sionistes concernant la présence de leurs forces en Syrie et leur intention de créer une +zone démilitarisée+ dans le sud du pays ». Le groupe « A3+ » considère que tout cela constitue une violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie. Pour le groupe A3+, sans une reprise économique rapide, il sera difficile de garantir aux Syriens un avenir prospère et sûr. « Si nous sommes sincères dans notre engagement à soutenir le processus de transition en Syrie, alors nous devons assurer aux Syriens les moyens de reconstruire leur pays », a-t-il souligné. Tous ces défis auxquels la Syrie est confrontée, « nécessitent le soutien total et la solidarité de la communauté internationale ». Il a réaffirmé l’engagement ferme du groupe A3+, « en faveur de l’unité de la Syrie, de sa souveraineté, de son indépendance et de son intégrité territoriale, un pays qui fait face aujourd’hui à de graves défis sécuritaires, humanitaires, politiques et économiques », ajoutant que « l’on ne peut promouvoir ces principes fondamentaux en l’absence de la paix civile entre les diverses communautés locales et sans la cessation des ingérences extérieures dans ses affaires internes ». Le groupe A3+ a demandé la levée rapide des sanctions unilatérales qui sont imposées à la Syrie. Le groupe a réaffirmé « son soutien aux efforts de l’envoyé spécial de l’ONU visant à aider les autorités syriennes de transition à organiser un processus politique inclusif sous la direction syrienne, facilité par les Nations unies ». À la fin de l’année écoulée, lors d’une conférence de presse consacrée au bilan de la diplomatie algérienne en 2024, le ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a précisé les positions de l’Algérie vis-à-vis de la Syrie. Elles sont, avait-il dit, claires et reposent sur trois principes : 1/la Syrie appartient à tous les Syriens et l’avenir de la Syrie doit être forgé par tous les Syriens. 2/ l’intégrité et l’unité territoriales de la Syrie, conformément, a-t-il rappelé, aux orientations du président Abdelmadjid Tebboune, lors de son discours à la Nation devant les deux chambres du Parlement ;
3/ le rôle des Nations unies en tant que cadre le mieux à même de superviser le dialogue entre les parties syriennes.
M’hamed Rebah