L’utilisation par les États-Unis du droit de véto contre le projet de résolution présenté par l’Algérie devant le Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza, était « totalement injustifié ».
Ce veto a accru les souffrances des Palestiniens victimes de l’agression criminelle sioniste à Ghaza, le massacre de la Rue Al Rachid n’en est qu’un exemple édifiant. C’est l’avis de l’Algérie exprimée, lundi, lors de la 59e séance-débat de l’Assemblée générale de l’ONU sur « le véto » américain, par le diplomate à la Mission permanente de l’Algérie à New York, Ahmed Sahraoui. À cette occasion, l’Algérie a réaffirmé l’engagement, sous la conduite du président Abdelmadjid Tebboune, à consacrer la qualité de membre à part entière de la Palestine à l’ONU. Ahmed Sahraoui a précisé que le projet de résolution présenté par l’Algérie, « sur instructions des plus hautes autorités du pays et en concertation et coordination avec le groupe arabe à New York, était une demande claire aux objectifs évidents, conforme aux vibrants appels lancés par de millions de personnes à travers le monde pour un cessez-le-feu immédiat à Ghaza ». La demande de l’Algérie, ajoute-t-il, « revêtait une importance capitale, d’où l’impératif de la satisfaire, afin qu’elle trouve un écho au sein du Conseil de sécurité, pour préserver la crédibilité de l’ONU et ce qui reste d’humanité dans ce monde, une humanité qui s’effrite à chaque sensation de faim éprouvée par les enfants de Ghaza, à chaque larme versée par une mère qui pleure son enfant, et à chaque soupir d’un père accablé par le chagrin et la douleur de la perte de son enfant à Ghaza ». Le diplomate a, en outre, rappelé que l’Algérie « a essayé, lors des négociations, de prendre en compte les propositions des Etats, jusqu’à ce qu’elle parvienne à un texte qui était censé obtenir l’approbation de tous les Etats membres », mais malheureusement, a-t-il dit, « l’adoption du projet a été empêchée par l’utilisation du véto ».
Ahmed Sahraoui a souligné que la situation à Ghaza « est désormais insupportable », d’autant plus que les Palestiniens sont mis devant le choix terrible d’une mort rapide par des armes sophistiquées qu’il importe d’arrêter de fournir à l’occupant et une mort lente par la famine et la maladie, d’où l’impératif de la levée immédiate du blocus et de l’acheminement des aides nécessaires ».
Il a affirmé que « cette situation catastrophique à laquelle nous sommes arrivés, qui est le résultat de l’impunité dont jouit l’occupant habitué au traitement de faveur de la part de la communauté internationale, et qui se croit à l’abri de toute reddition de comptes, appelle à une réflexion sérieuse, car ce que nous voyons aujourd’hui à Ghaza, aura des conséquences susceptibles de générer un nouveau type de conflits, où les humains seront dépourvus de leur humanité et de leur moralité, pour reproduire des scènes choquantes et effrayantes, que nous pensions disparues du monde d’aujourd’hui ». Pour cela, « nous devons agir sans délai, pour imposer un cessez-le-feu immédiat », partant « de notre foi en les droits fondamentaux de l’homme, la dignité de l’individu et l’égalité des droits des hommes et des femmes et des Nations, les grandes comme les petites ».
L’Algérie a appelé « la communauté internationale à agir rapidement et sans délai, en commençant par le cessez-le-feu à Ghaza et en balisant la voie pour l’établissement d’un État palestinien indépendant avec El-Qods Echarif comme capitale ». Durant 150 jours, dans les rues et sur les places publiques des villes du monde entier, les peuples épris de paix et de liberté ont manifesté, et continuent de le faire, leur solidarité avec la résistance palestinienne et leur dénonciation de l’agression sioniste génocidaire contre Ghaza. Dans les instances internationales, hormis les États-Unis, isolés sur ce plan, et leurs alliés atlantistes dont les positions restent marquées par leur hypocrisie coutumière, tous les pays appellent à l’arrêt de l’agression sioniste et à l’acheminement de l’aide humanitaire, en premier lieu alimentaire, à la population palestinienne de Ghaza.
M. R.