Le groupe A3+ au Conseil de sécurité (Algérie, Somalie, Sierra Leone et Guyana) a appelé, mardi à New York, les groupes armés activant en République démocratique du Congo (RDC) à cesser de cibler les civils et à mettre fin aux entraves imposées à la Monusco dans ce pays.
« Nous nous faisons l’écho de l’appel lancé par le Secrétaire général (de l’ONU) à toutes les parties (en RDC), particulièrement les groupes armés (les invitant) à cesser les attaques contre les civils et à lever les restrictions sur les opérations de la Monusco (Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation de la RDC) », a indiqué Mme Carolyn Rodrigues, représentante permanente de Guyana aux Nations et qui intervenait au nom du Groupe. « Nous restons vivement préoccupés par l’augmentation alarmante des violences contre les civils, avec 122 % d’augmentation du taux de décès attribués essentiellement au M23 (Mouvement du 23 mars), aux ADF (Forces démocratiques alliées) et autres groupes armés », a alerté la diplomate qui intervenait lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation en RDC. « Les A3+ sont également préoccupés par la situation des droits humains en RDC. La Monusco a documenté plus de 11.00 violations, incluant les exécutions sommaires, des enlèvements et des cas de violences sexuelles », appelant à « la nécessité de renforcer les institutions judiciaires (du pays) et d’assurer la protection des journalistes, des femmes et des enfants », a-t-elle dit. « La situation humanitaire reste difficile avec 5,3 millions de personnes déplacées et 27,7 millions faisant face à l’insécurité alimentaire (en plus de) la propagation du choléra et de l’Ebola. Ces crises exigent une attention urgente et soutenue et, pourtant, les aides humanitaires restent inadaptées. Moins de 15 % des ressources nécessaires sont aujourd’hui disponibles », a-t-elle déploré. Les A3+ ont appelé la communauté internationale à combler ce déficit, signalant l’urgence d’un accès sécurisé et sans entraves des aides humanitaires au profit de toutes les communautés touchées. Par ailleurs, le Groupe a mis l’accent sur l’importance de l’harmonisation des efforts de paix engagés par la communauté internationale avec les actions menées par l’Union africaine, la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). « Nous appelons aussi à ce que les autres initiatives internationales soient menées de façon à renforcer ce processus africain pour assurer la cohérence, améliorer la coordination et maximiser le soutien collectif à la paix et à la sécurité », en RDC, a plaidé Mme Rodrigues. Elle a également appelé, au nom du Groupe, à la réouverture des aéroports de Gomma et de Kavumu pour assurer un accès sécurisé et sans entraves aux aides humanitaires au profit des populations touchées par les violences en cours. Les A3+ ont affirmé, par ailleurs, qu’un intérêt particulier devait être accordé à la question de l’exploitation illégale des minerais, « un autre facteur de conflit en RDC ».
R. I.
