L’Ambassadeur nigérian, Bankole Adeoye, a été élu, samedi, à la tête du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, succédant au diplomate algérien Smaïl Chergui, qui a occupé ce poste depuis 2013, soit pendant deux mandats consécutifs.
Adeoye a été élu au poste de Commissaire aux Affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’UA, avec 55 voix, lors d’un vote de renouvellement des organes de l’UA qui s’est tenu par visioconférence en marge du 34e sommet des chefs d’État et gouvernement de l’organisation panafricaine.
Il devient désormais le premier commissaire de l’UA à combiner le portefeuille de la Paix et de la Sécurité avec celui des Affaires politiques, fusionnés par la nouvelle réforme. Le nigérian Adeoye succède à Smaïl Chergui, qui a occupé ce poste depuis 2013. Il a été réélu en 2017 pour un deuxième mandat. Il a également occupé d’importants postes diplomatiques. Adeoye est un diplomate de carrière qui a servi comme chef de cabinet du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) basé en Afrique du Sud.
Ambassadeur en Éthiopie et à Djibouti entre 2017 et 2020, il a également été un ancien membre à la Commission économique africaine et des nations unies pour l’Afrique (CEA). Le panel d’experts africains l’a classé meilleur candidat avec un score de 94,64% dans une évaluation indépendante d’éminents Africains.
Le nouveau Commissaire, qui assumera ses fonctions pour les quatre années à venir, doit relever plusieurs défis, dont le plus important est de rétablir la paix dans de nombreux pays africains déchirés par la violence et la menace terroriste, en plus de traiter plusieurs dossiers politiques, sécuritaires et économiques.
Dans la liste restreinte retenue par le panel d’experts figurait aussi, la Burkinabé Minate Cessouma et Liberata Mulamula de Tanzanie, mais aussi le sud-africain, Jeremiah Kingsley Mamabolo, qui concourait pour le poste déjà occupé par sa compatriote Nkosazana Dlamini Zuma, (2012 à 2017), actuellement ministre sud-africaine de la gouvernance coopérative et des affaires traditionnelles. À la veille du scrutin, le MAE du Nigeria, Geoffrey Onyeama, a indiqué à l’agence de presse nigériane que la priorité de son pays pendant ce mandat à la tête du CPS sera axée sur le renforcement de la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’ouest et au Nigeria même.
« Maintenant, la paix et la sécurité sont la priorité numéro un pour l’Afrique de l’ouest et le Nigeria », a affirmé le chef de la diplomatie nigériane, expliquant que son pays a « beaucoup à bénéficier de l’UA pour soutenir également la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’ouest ». « L’avantage très concret et que nous pourrions maintenant avoir une plus grande cohésion entre ce que l’UA fait en matière de paix et de sécurité et ce que font la CEDEAO (communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) et le Nigeria », a-t-il souligné.
En dépit des efforts et tentatives, tous azimuts, le Maroc n’a pas réussi à hisser son candidat Mohamed Seddiqi au poste de commissaire à l’agriculture, au développement, à l’économie bleue et à l’environnement remporté par la candidate angolaise Josefa Sacko. Malgré son appui sur des pays francophones, selon des analystes, le Maroc a essuyé un échec en n’obtenant qu’un infime nombre de voix lors de l’élection. L’échec du Maroc à occuper un poste au sein d’un organe continental reflète l’isolement dont il souffre au sein du continent et de ses institutions, et révèle concrètement le mensonge des allégations de soutien de nombreux pays africains dans sa « politique envers l’Afrique » et ses fantasques pour « geler » l’appartenance de la RASD à l’UA, relèvent des observateurs. Il risque en outre d’avoir a rendre des comptes pour son occupation illégale du Sahara ocidental, selon un texte que va adopter le sommet.
M. Bendib