Lady Olga Maitland est présidente du Conseil d’affaires algéro-britannique (Algerian British Business Council). Un poste qu’elle occupe depuis mars 2005, année de la création de ce Conseil. Elle est connue pour être une fervente partisane d’un rapprochement plus grand entre l’Algérie et le Royaume-Uni.
Notamment dans le domaine économique. De là sa satisfaction, publiquement affichée, de la tenue à intervalles rapprochés : la première s’étant tenue, en décembre 2014, à Londres, et la seconde, en mai 2016, à Alger, de deux importantes rencontres allant dans ce sens : les deux premières éditions du Forum algéro-britannique sur le commerce et l’investissement qui ont regroupé, à chaque fois, un grand nombre d’opérateurs économiques des deux pays, à savoir. Qui, en est-elle convaincue, comme elle l’a soutenue dans maintes déclarations à la presse, s’inscrivent dans le double objectif que s’est tracé, depuis sa création, l’organisme qu’elle préside. Celui, d’un côté, de faire connaître aux entreprises britanniques les immenses potentialités d’investissement existant en Algérie et, de l’autre, « de mieux vendre l’image de l’Algérie, un pays stable où il y a des avantages, au Royaume-Uni ». Ce dernier point (l’amélioration de l’image de l’Algérie) s’expliquant, a-t-elle déclaré, par la nécessité de briser deux obstacles avérés au rapprochement souhaité : l’idée, jusqu’à récemment, largement répandue dans les milieux d’affaires britanniques, que le climat des affaires dans notre pays était, comparativement à d’autres pays de la même aire géopolitique, singulièrement difficile, en le premier ; et la conviction, partagée dans ces mêmes milieux (d’affaires britanniques), et même au-delà, que « l’Algérie était une chasse gardée de la France », le second. Cette prise de conscience britannique de l’importance, aussi bien économique que géostratégique, de l’Algérie est, à l’évidence derrière les toutes récentes déclarations à la presse de la présidente de l’ABBC (Algerian British Business Council). Des déclarations qui se veulent apaisantes quant aux retombées du Brexit sur les relations économiques entre les deux pays et sur leur prometteur développement. Surtout que ces cinq dernières années, aux dires mêmes de Lady Olga Maitland, celles-ci étaient sur une courbe ascendante. Pragmatique à souhait, dans le sens où elle a voulu, ce faisant, jouer sur le côté opportuniste, au sens positif du terme, des opérateurs économiques algériens, elle les a appelés « à s’approvisionner, en équipements et matières premières du marché britannique après la chute de la valeur de la livre sterling suite à la décision du Royaume-Uni de sortir de l’Union européenne ». Et d’ajouter, dans le même objectif de tranquilliser les autorités algériennes et les hommes d’affaires nationaux, que cette « décision ne changera en aucune façon les excellentes relations (existantes aujourd’hui) entre le Royaume-Uni et l’Algérie ». A l’appui de ses propos, elle a annoncé que « l’Algérie conservera, en matière de tarifs douaniers, avec le Royaume-Uni, les mêmes avantages » que lorsque celui-ci était membre de l’UE. Bien mieux, cette femme politique britannique chevronnée, comme l’atteste son dense parcours dans les rangs du Parti conservateur, s’est engagée « à rapidement informer les futurs nouveaux responsables du Royaume-Uni – ceux qui accompagneront le successeur de David Cameron qui quittera son poste « à la mi-septembre » – de l’état des relations (britanniques) avec l’Algérie ». Et ce, a-t-elle expliqué, « afin qu’il y ait une transition normale et que ces dernières se poursuivent naturellement ». Décryptés,de tels propos révèlent une claire reconnaissance, par les autorités britanniques, de l’importance géostratégique et économique de notre pays.
Mourad Bendris
Accueil ACTUALITÉ Conseil d’affaires algéro-britannique : le Brexit, une aubaine, selon Olga Maitland