Le gouvernement yéménite et le groupe des éléments d’Ansarullah (Houthi), en conflit, ont accepté jeudi de renouveler la trêve en vigueur depuis le 2 avril pour « deux mois supplémentaires », malgré des désaccords entre les deux parties.
« Je voudrais annoncer que les parties au conflit ont accepté la proposition des Nations unies de renouveler la trêve actuelle au Yémen pour deux mois supplémentaires », a déclaré jeudi l’émissaire de l’ONU Hans Grundberg. « La prolongation prend effet à l’expiration de la trêve actuelle, aujourd’hui 2 juin 2022 à 19h00, heure du Yémen (16H00 GMT) », a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant qu’elle est prolongée « selon les mêmes termes que l’accord initial ». Mercredi déjà, l’ONU, par la voix du porte-parole du secrétaire général, Stéphane Dujarric, avait annoncé avoir reçu des signes « positifs » sur la reconduction de la trêve. Le pays de la péninsule arabique est dévasté depuis plus de sept ans par le conflit opposant les Houthis et les forces du gouvernement, appuyées par une coalition dirigée par l’Arabie saoudite. Entrée en vigueur le premier jour du Ramadhan écoulé (début mai) après d’intenses efforts menés particulièrement par les Nations unies, la trêve entre les parties en conflit au Yémen a permis, en dépit de certains affrontements militaires sporadiques, plusieurs avancées dont un net recul des hostilités, la réouverture de plusieurs axes routiers et de l’aéroport de Sanâa, l’acheminement sans contraintes des aides humanitaires, la facilitation de l’approvisionnement en carburant et la levée de sièges imposés à certaines villes.
30 millions de Yéménites ont bénéficié de la trêve
Hans Grundberg avait mené de nombreuses consultations dans la région pour convaincre les différentes parties de renouveler la trêve. La semaine dernière, il avait souligné les « effets positifs concrets » de la trêve pour environ 30 millions d’habitants éreintés par les combats, les déplacements, la faim, les maladies, la rareté de l’eau potable et un effondrement de l’économie. Pourtant, le gouvernement et les Houthis semblaient camper sur leurs positions respectives, en dépit des pressions internationales. Le gouvernement reprochait notamment aux Houthis de toujours encercler la grande ville de Taëz (ouest), bloquant les routes principales. Jeudi, l’émissaire de l’ONU a assuré qu’il continuerait à discuter avec les parties pour « mettre en œuvre et consolider tous les éléments de la trêve dans leur intégralité, et avancer vers un règlement politique durable du conflit ». Les éléments d’Ansarullah avaient pris la capitale en 2014, déclenchant ce conflit ravageur.
Selon l’ONU, le conflit au Yémen aurait fait en 7 ans de guerre quelque 377 000 morts dont 150 000 dus aux combats et 227 000 aux conséquences indirectes (famine et maladies) et plus de 4 millions de déplacés.