Le Professeur Ryad Mahyaoui, membre du Comité national de suivi de l’évolution de la situation de la pandémie a annoncé que le vaccin anti-Covid-19 arrivera bientôt en Algérie.
Concernant la campagne de vaccination, selon lui, elle sera entamée dans les prochains jours, ajoutant qu’en plus des trois vaccins commandés (russe, chinois et britannique) 8 million de doses d’un autre vaccin seront reçus par le biais du mécanisme COVAX. A noter que ce programme, dont l’Algérie est adhérente, permet un accès large au vaccin pour environ 190 pays. Ainsi, intervenant hier sur les ondes de la radio algérienne, chaine 3, le Pr Mahyaoui a précisé qu’une majorité de pays n’a toujours pas acquis la moindre dose et sont en expectative comme l’Algérie, dont l’attente suscite moult déclarations et contre-déclarations sur telle date et sur l’efficacité de tel ou tel vaccin tout en laissant planer la peur et le doute au sein de la population. « Il vaut mieux être vigilant que faire dans la précipitation », a-t-il indiqué. Néanmoins, l’hôte de la radio admet que l’avantage est d’avoir un plan de logistique prêt à être opérationnel, allusion faite à la formation des formateurs qui est en bonne voie, outre le calendrier pour se faire vacciner. « Ce processus se fera au gré du nombre des personnes à vacciner tout en connaissant la quantité demandée et le temps qui lui est imparti pour arriver à destination », soulignera-t-il. « Une plate-forme numérique est établie afin d’opérer un suivi rigoureux et pour pallier à toutes les insuffisances et/ou rattraper le retard enregistré lors de cette campagne qui durera une année au moins», fait-il savoir. Par les chiffres, Mahyaoui avance le nombre de quelque 8000 centres qui sont mobilisés pour cette campagne (EPS, polycliniques, hôpitaux, laboratoires, etc.) bien encadrés coté ressources humaines et dotés de matériel paramédical.
Objectif de vacciner 70% de la population
Concernant les lots du vaccin Spoutnik acquis, qui sont autour des 500 000 doses, le Pr Mahyaoui a indiqué que la quantité est « loin d’être » suffisante, mais permettra un début d’une campagne de vaccination progressive, durant toute l’année pour atteindre l’objectif de vacciner 70% de la population ». À noter, qu’outre les personnes âgées et vulnérables, il faut prendre en compte les 4 millions de diabétiques et 6 millions d’hypertendus, c’est-à-dire que 10 millions de personnes au moins sont des cas urgents. Dans le même cadre concernant les conditions qui entourent la vaccination proprement dite, sachant que les personnes vaccinées nécessitent 30 mn d’observation après l’administration du vaccin, l’orateur explique qu’il est de tradition que toute vaccination est accompagnée par certaines mesures préventives. « Les agents responsables de l’opération de vaccination sont toujours munis de plateaux garnis de certains médicament qui répondent au geste approprié face à d’éventuels alertes ou le moindre problème ». Ce qui est de coutume, dit-il, il y a toujours une équipe faite de généralistes formés dans le sens des chocs anaphylactiques, des urgentistes, des réanimateurs, etc.
Un lot de 8 millions de doses de vaccin sera reçu par le biais de COVAX
Alors qu’on a besoin de 20 millions de doses en double, pour vacciner 70% des Algériens, il est évident qu’un seul laboratoire ne pourrait satisfaire une telle demande. « Pour cela, trois laboratoires sont sollicités pour répondre à la demande algérienne qui a besoin, en réalité, de 40 millions de doses », expliquera Mahyaoui, ajoutant que l’Algérie a agi en conséquence et formulera la demande auprès des laboratoires russe(Sputnik), anglo-suédois (Oxford) et chinois (CinoLab), produisant Sputnik V, Atsrazeneca et le vaccin chinois. Affirmant que le cahier des charges de ces commandes est validé par l’agence nationale du médicament, l’Institut pasteur, le ministère de la Santé, du vaccin était validé, et que sa fiabilité parlant du vaccin russe est prouvée par 52 pays. Outre les vaccins cités, le membre du comité scientifique a parlé d’un quota de 8 millions de doses anti-covid reçues gratuitement par biais de COVAX piloté par l’OMS et «qu’on ne connaît pas l’origine pour l’instant » souligne-t-il.
Les gestes barrière toujours recommandés
Pour tempérer l’ardeur des attentes suscités par le sujet, le professeur finit par dire qu’« il n’y a pas urgence » car, selon lui, la pandémie est toujours là et ce n’est pas parce que le vaccin est là qu’elle va disparaitre en éclair». « J’estime que la campagne sera entamée dès que le vaccin est disponible » et partant « nous atteignerons une immunisation de masse que tout le monde espère » ; cependant, il ajouta « il faudrait rester patient ; si on veut revenir à la vie normale, il faudrait garder les mesures barrières et vivre avec durant toute cette année 2021 ».
Sarah Oubraham