À la Conférence mondiale des présidents de parlement tenue à Genève, l’Algérie a de nouveau fait entendre sa voix en appelant à un rééquilibrage profond du système des relations internationales. À travers une allocution prononcée par le vice-président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Monder Bouden, le pays a plaidé pour le lancement d’un « processus sérieux » visant à corriger les déséquilibres qui, selon lui, nourrissent l’instabilité mondiale et marginalisent les pays en développement, notamment les nations africaines. S’exprimant au nom du président de l’APN, Brahim Boughali, Monder Bouden a affirmé que l’architecture actuelle de la gouvernance mondiale demeure figée dans un ordre injuste, hérité d’une époque révolue. Ce déséquilibre, a-t-il souligné, est l’une des principales sources de tensions sur la scène internationale. En marginalisant les voix des pays du Sud et en verrouillant les centres de décision aux mains d’un groupe restreint de puissances, le système actuel compromet les aspirations légitimes de millions de personnes à travers le monde. L’Algérie, fidèle à ses engagements diplomatiques historiques, a profité de cette tribune mondiale pour réaffirmer son soutien indéfectible au droit du continent africain à une représentation juste et permanente au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. Monder Bouden a rappelé que cette revendication, portée par la Déclaration de Syrte et le Consensus d’Ezulwini, est aujourd’hui plus que jamais d’actualité. Elle incarne l’exigence d’une réforme structurelle qui permettrait à l’Afrique de contribuer, à égalité avec les autres régions du monde, aux décisions cruciales qui façonnent l’avenir de la planète. La vision algérienne repose sur la conviction que le développement est indissociable de la paix et de la stabilité. Selon Bouden, l’Afrique ne pourra devenir un acteur global que si elle est pleinement intégrée aux mécanismes de décision mondiale et si ses priorités — notamment en matière de sécurité, de lutte contre la pauvreté et d’industrialisation — sont prises en compte de manière équitable. C’est dans ce sens que l’Algérie continue de promouvoir des approches basées sur la coopération régionale, la solidarité interafricaine et l’unité des rangs pour faire avancer les causes communes. En parallèle, Monder Bouden a mis en lumière les principes fondamentaux qui guident la politique étrangère algérienne : attachement au dialogue, primauté des solutions pacifiques, respect de la souveraineté des États, et non-ingérence. Il a souligné que l’Algérie s’emploie activement à renforcer le rôle des Nations unies dans la prévention des conflits, la consolidation de la paix et la promotion des droits des peuples opprimés. Parmi les causes que l’Algérie défend avec constance, celle du peuple palestinien demeure centrale. Bouden a dénoncé la situation dramatique dans les territoires palestiniens occupés, où les droits fondamentaux sont quotidiennement bafoués dans l’impunité la plus totale. Il a réaffirmé la volonté de l’Algérie de faire entendre la voix des peuples arabes et africains dans toutes les instances internationales, en défendant leurs droits légitimes et en œuvrant à l’instauration d’un ordre mondial plus équitable. Le discours algérien s’est également inscrit dans une perspective plus large de réforme du multilatéralisme. Bouden a appelé à revitaliser l’action collective, à élargir les partenariats stratégiques fondés sur l’égalité, et à consolider les principes du non-alignement comme alternative crédible aux logiques de domination. L’Algérie milite aussi pour une meilleure inclusion des femmes et des jeunes dans les efforts internationaux en matière de développement, de gouvernance, et de lutte contre le terrorisme. En marge de la conférence, Monder Bouden a eu un entretien bilatéral avec Domingos Simoes Pereira, président de l’Assemblée nationale populaire de Guinée-Bissau. Cette rencontre, tenue en présence des députés Seghir Saci et Salem Benyattou, a permis de souligner les liens historiques entre les deux pays et la nécessité de raviver cette coopération, notamment au niveau parlementaire. Les deux responsables ont abordé plusieurs dossiers régionaux et internationaux, dans un contexte mondial marqué par des crises multiples et des défis croissants. La participation de l’Algérie à cet événement parlementaire mondial confirme sa volonté de jouer un rôle actif dans la refondation des équilibres internationaux. Alors que le monde connaît de profonds bouleversements, l’Algérie continue de porter une voix singulière, celle d’un pays qui croit en un avenir fondé sur la justice, la solidarité et la souveraineté partagée. En appelant à un nouvel ordre mondial où les nations du Sud ne seraient plus reléguées à la périphérie, Alger se place au cœur des débats sur l’avenir du multilatéralisme et de la gouvernance mondiale.
M. S.
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