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CONFÉRENCE DE BERLIN II SUR LA LIBYE : Les défis à relever et les questions urgentes à traiter

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L’étape de la relance du processus politique en Libye, suite à la Conférence de Berlin de  janvier 2020, a été possible par l’impératif cessez-le-feu déclaré en août de la même année par les camps rivaux suivi de l’accord officiellement paraphé à Genève, octobre 2020, dans le cadre des pourparlers de la Commission militaire mixte libyenne (5+5) supervisés par les Nations unies.

Suite à quoi la mise sur pied du Forum politique libyen a réussi à former le Conseil présidentiel et le gouvernement d’unité nationale libyen, en vue de la tenue des élections générales en Libye, prévues le 24 décembre prochain. Consolider ce qui a été accompli à ce jour et écarter tout risque de voir la Libye replonger dans la spirale des luttes d’intérêts étroits sur fond des interférences et ingérences d’acteurs étrangers sera le défi à relever lors de la deuxième Conférence de Berlin sur la Libye, que s’apprête à abriter l’Allemagne le 23 juin prochain.
Le processus politique ayant repris sous la supervision de l’ONU, lors de la première rencontre de Berlin, après le blocage qu’a connu l’accord politique entre acteur libyens, à Skhirat (Maroc) 2015, sans réussir à éviter la montée d’un cran des rivalités entre Libyens, en raison des ingérences étrangères, jusqu’à plonger la Libye dans une guerre, par procuration, des Libyens et des experts craignent de voir nourrir les divergences entre Libyens fragilisant davantage le processus en cours, notamment le cessez-le-feu. Celui-ci demeurant fragile en raison principalement, de la non évacuation des soldats et mercenaires étrangers, en application des résolutions de l’ONU, de son Conseil de sécurité et avant eux le peuple libyen, qui voit le danger réel que pèsent ces étrangers armés, sur le cessez-le-feu en vigueur, lequel est la condition principale et fondamentale pour pouvoir édifier les Institutions du pays et renouer ainsi avec la vie politico-institutionnelle, interrompue depuis plus de dix ans. Alors que l’ONU a estimé, décembre dernier, à « 20 000 le nombre de mercenaires et combattants étrangers en Libye » il est aussi question en Libye de la présence de plusieurs centaines de militaires turcs, en vertu de l’accord bilatéral conclu, novembre 2019, entre Ankara et le précédent gouvernement libyen, sous l’ère de Fayez El-Serradj. Le volet politique qui a pu reprendre sous la supervision de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL), avec le lancement du Forum de dialogue politique libyen (FDPL) en septembre 2020 en Tunisie, a été plus percutant que celui qui quelques années auparavant l’a précédé, à Skhirat sans réussir à éloigner ou trancher les questions à l’origine des discordes entre les libyens. Si tout le monde s’accorde à souligner d’une manière récurrente que l’instauration d’une paix durable en Libye est directement liée au règlement définitif de la présence des mercenaires et des soldats étrangers sur le sol libyen à la non-ingérence étrangère en Libye, il est impératif de voir le rôle de l’ONU, notamment lors de la Conférence de Berlin, 23 juin prochain, mettre l’accent sur cette question, d’autant plus qu’il sera notamment question de la participation de pays, dont ceux ayant un rôle direct dans la présence de ces étrangers armés, chez notre voisin de l’Est. L’entente interlibyenne n’est pas encore solidement scellée d’épineuses questions, aussi urgentes qu’importantes, devront être résolues, principalement, la consolidation du cessez-le-feu, par notamment la sortie du sol libyen des étrangers et mercenaires armés et également le lancement du processus de réconciliation nationale en Libye, pour que le calendrier des élections soit respecter et que les Libyens soient au rendez-vous de décembre, pour renouer enfin avec la vie-politico-institutionnelle, base de toute perspective de sortie du chaos et de se lancer sur la voie du développement socio-économique.
Karima Bennour

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