La Banque de développement local (BDL) a changé, officiellement, de logo. Le nouveau a été présenté, hier, à la presse en son siège national, sis, à Staouéli, dans la partie ouest de la wilaya d’Alger.
C’est son président-directeur général, en poste depuis seulement une année, Mohamed Krim, qui était, en l’occasion, entouré de tout le staff dirigeant de la banque, qui s’en est chargé. Sauf que cet évènement, que Mohamed Krim a voulu annonciateur «d’une ère nouvelle pour la BDL», a été très vite éclipsé par l’annonce de certaines mesures entrant, précisément, dans la concrétisation de l’ère annoncée. Les plus marquantes de ces mesures, dans le sens où elles se veulent une réponse intelligente au travail de sape mené, en catimini, par certains milieux malintentionnés contre les dernières mesures prises par les pouvoirs publics pour renflouer localement les caisses de l’État, ont trait au lancement de trois nouveaux produits relevant de ce que les spécialistes appellent «la finance islamique» : la critique que ces «milieux malintentionnés» font, en effet, au système bancaire national, en général, et au crédit obligataire lancé récemment, en particulier, est que les deux sont entachés de «riba» -qui est, à titre indicatif, la perception d’un intérêt sur toute somme d’argent prêtée-, une pratique que l’Islam condamne. Niant toute motivation idéologique à cette ouverture de la BDL sur la finance islamique, Mohamed Krim a tenu à préciser que le lancement «d’El-Badil (le substitut), un livret d’épargne sans intérêt, du crédit-bail et le capital-investissement» est ni plus, ni moins qu’une «réponse aux attentes de la clientèle». Une réponse qui s’inscrit, a-t-il déclaré, «dans la nouvelle politique mise en œuvre par la BDL qui met dorénavant le client au centre de toutes ses activités». Ceci non sans préciser que, «auparavant c’était le compte (détenu par ce client) qui occupait cette position». Et qui vise, ce faisant, «à capter une bonne partie de l’épargne, aujourd’hui, thésaurisée par les familles algériennes et de l’argent détenu par des entités activant dans l’informel, pour les injecter dans le circuit économique national». Dans la foulée, le P-DG de la BDL ne s’est pas empêché de déclarer que «la bancarisation, sous différentes formes, de l’argent thésaurisé, d’une manière ou d’une autre, ou circulant en dehors des circuits bancaires officiels, relève du patriotisme financier». Et de préciser : «En déposant leurs avoirs financiers dans les différentes institutions bancaires du pays, les Algériens éviteront à leur pays tout recours à l’endettement extérieur et, dans le même temps, contribueront directement à l’essor de l’économie nationale ; leurs dépôts serviront, a-t-il dit, au financement de différents projets d’intérêt général».
C’est, à l’évidence, à de tels objectifs que vise «El-Badil», comme souligné plus haut, un livret d’épargne sans intérêt qui sera lancé dès dimanche prochain, 8 mai. Il en est attendu, en effet, qu’il capte une bonne partie de l’épargne thésaurisée par nombre de familles algériennes qui ont toujours refusé, au prétexte que ceux-ci sont entachés de «riba», d’ouvrir des comptes dans les différentes institutions bancaires ou spécialisées. Mais, également, «le crédit-bail» et le capital-investissement».
Le premier étant une forme de leasing où la BDL achète au profit de son client «tous types d’équipements». Sauf que celui-ci n’en devient acquéreur qu’après une période de location ; les frais de location servant à payer, graduellement, à la BDL, lesdits équipements. Et le second, une sorte de «capital-risque» où la BDL, en entrant dans le capital social de l’entreprise qu’elle veut, ce partant, financer, s’engage à partager et les bénéfices, quand ils sont réalisés, et les pertes, quand elles surviennent, qui viendraient à être enregistrées.
Ces nouveaux produits qui se veulent, comme indiqué plus haut, un indicateur probant du souci de la BDL d’être dorénavant à l’écoute de sa clientèle, ne sont pas toutefois les seuls, dont le lancement a été annoncé, hier, par son P-DG. Mohamed Krim a, en effet, également annoncé la concrétisation prochaine sur le terrain de deux importantes opérations ; «importantes», de par les retombées positives qu’elles auront sur la vie de tous les jours du citoyen algérien.
D’ici juin prochain, l’e-paiement sera généralisé à toutes les agences BDL du territoire national. Et d’ici, février 2017, «au plus tard, a-t-il précisé», le e-commerce sera chose concrète pour un grand nombre d’Algériens, à l’instar de toutes les institutions bancaires nationales, la BDL va procéder, dans les prochains jours, à la distribution à tous ses clients commerçants et prestataires de service, de terminaux de paiement électronique (TPE) qui permettront aux citoyens de régler leurs factures d’achat sans recourir à la monnaie. Et, là, il est également de préciser que la BDL ne compte pas se limiter aux seuls produits susmentionnés. D’autres le seront également dans les tout prochains mois ; tel, entre autres, le e-BDL qui permettra à ses clients d’avoir des informations en tant réel sur l’état de leurs comptes et sur les produits de leur banque. Dans le cours de la conférence de presse qui a suivi la présentation du nouveau logo de la BDL, son P-DG a également abordé les résultats obtenus jusque-là par sa banque dans l’opération «emprunt obligataire».
Refusant, au prétexte qu’étant nationale, c’était au ministre de tutelle de le faire, d’en donner un bilan chiffré même relatif à sa seule banque, Krim s’est contenté de dire que celle-ci, qui «connaît une affluence appréciable, a réalisé des résultats plus qu’encourageants».
C’est également sur des résultats tout aussi encourageants que s’est terminé, pour la BDL, l’exercice 2015. Selon son P-DG, en effet, celle-ci a réalisé «un chiffre d’affaires de 36 milliards DA, et des bénéfices, jamais réalisés auparavant de 7 milliards DA».
Des résultats encourageants qu’il ne désespère pas de voir se répéter durant le présent exercice 2016. Et ce, d’autant plus que les trois premiers mois de la présente ont été marqués par des résultats allant dans ce sens; le chiffre d’affaires de la BDL ayant oscillé entre les 4 et les 5 milliards DA…
Mourad Bendris