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Conclave à Vienne sur la Libye, lundi prochain : de l’assistance internationale à l’intervention étrangère

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La création d’une garde présidentielle ayant pour mission d’assurer la sécurité des plus hautes autorités et des établissements publics en Libye, annoncée par le chef du gouvernement d’union nationale libyen, Fayez El-Serraj, intervient à moins d’une semaine de son annonce, vendredi dernier, portant sur la mise sur pied d’une cellule de commandement spéciale au sein de l’armée libyenne chargée de la lutte contre le groupe terroriste Daech.

Indiquant que la garde présidentielle sera composée d’unités de l’armée et de la police pour sécuriser les hauts responsables et les établissements publics en Libye, la cellule de commandement spéciale, que préside le général Bachir Mohamed Al-Qadi, est composée quant à elle de six membres, deux généraux et quatre colonels, selon des médias libyens, lesquels se chargent de la lutte contre le terrorisme de Daech. Des annonces, qui faut-il le rappeler, interviennent outre de nouvelles donnes survenues sur la scène libyenne, mais aussi sur la scène internationale. Le chef-adjoint de la mission de l’ONU de soutien en Libye Ali Azatarri,a souligné mi avril dernier, que plusieurs pays ont fourni une aide financière à la Libye, mais celle-ci «ne reçoit que 11% de la valeur de l’assistance allouée.». Pour ce responsable « la réussite du gouvernement d’union nationale dans ses fonctions, va aider à trouver des solutions à la crise libyenne». Un programme a été lancé en soutien aux efforts pour un retour de la stabilité dans le pays, lors de la rencontre de Tunis, mi-avril dernier, à laquelle ont pris part le ministre libyen de la planification, le responsable onusien, Ali Azatarri et d’autres responsables internationaux.
Si sur le plan interne, le contrôle de la ville côtière Syrte, par les terroristes de Daech, n’est pas à ses premiers jours, l’annonce par le général Khalifa Hafter du lancement d’une offensive militaire contre les terroristes installés à Syrte, a fait réagir le chef du gouvernement libyen, Fayez El-Serraj. Celui-ci a en effet adressé un message, dans un discours télévisé, appelant à ne pas lancer l’offensive militaire en question, indiquant même que « la lutte contre le terrorisme en Libye concerne l’ensemble des libyens», dira-t-il. Sur le plan international, des conclaves sur la Libye se sont tenus durant cette même période, réunissant les pays membres de l’Otan et de la coalition que dirigent les états-Unis dans sa lutte contre Daech, -en Irak et en Syrie. Ces rencontres sur la Libye, qui s’inscrivent faut-il le noter dans le sillage des premières tenues à Paris puis à Rome, depuis le début de l’année en cours, pour n’en citer qu’elles et dont celle prévue, lundi prochain, à Vienne, ont examiné et peaufiné leur plan d’action en matière de lutte contre Daech et l’immigration clandestine en Libye, notamment dans ses eaux territoriales.

La stratégie italienne sur la table de l’Otan
Avril dernier, le président américain Barak Obama s’est dit favorable à la stratégie proposée par L’Italie, prévoyant des patrouilles de l’Otan au large de la Libye pour lutter contre le flux de migrants arrivant des côtes libyennes en direction de l’Europe. C’est lors du conclave de Stuttgart en Allemagne des ministres de la défenses des pays membres de l’Otan, que la responsable du secteur de la défense italienne avait révélé les préparatifs en cours, pour le lancement d’ici trois mois des premières patrouilles maritimes de l’Otan, celle-ci doit l’approuver, lors de son Sommet de juillet à Varsovie. La stratégie italienne prévoit que l’opération existante de l’Otan Endeavour, soit transformée, en une opération antiterroriste en Méditerranée orientale, englobant les côtes libyennes, selon la ministre de la Défense italienne, Mme Pinotti. Celle-ci a déclaré, en effet, qu’ «au niveau de l’Otan, nous avons demandé à ce que l’opération Active Endeavour soit transformée d’une opération anti-terroriste en Méditerranée orientale, en une opération qui englobe les côtes libyennes» a précisé Mme Pinotti. Indiquant en ce sens que « lors de notre récente réunion au Luxembourg, le secrétaire général (de l’Otan : ndlr), Stoltenberg m’a indiqué que cette proposition avait été bien accueillie». Des interrogations persistent chez les Libyens comme chez des pays de la région sur les «intentions réelles» de l’intervention étrangère, qui se précise, faut-il le noter, alors que les expériences précédentes d’interventions militaires sous couvert de la lutte contre le terrorisme, se sont révélées, plus de dix ans après, un échec, et des pays, comme l’Irak et l’Afghanistan ont été plongés, depuis et à ce jour, dans un désastre et un chaos, dont la Libye, cinq ans après l’intervention, de l’Otan, dans ce pays. Soutenu par la communauté internationale, le chef du gouvernement libyen, Fayez El-Serraj, a exprimé, dimanche dernier, son opposition à toute intervention étrangère dans son pays, indiquant que son pays « n’a jamais demandé d’intervention» mais, poursuit-il «une aide internationale» a précisé Serraj, sans plus de détail sur la nature et la forme de cette aide. Déclaration qui se voulait une réponse aux propos du ministre italien de la Défense, affirmant ultérieurement que son pays est prêt à intervenir en Libye.
L’intervention militaire en Libye semble de plus en plus probable, selon des experts des questions stratégiques, elle sera la deuxième phase de l’intervention de l’Otan, de 2011, aux objectifs précis, dont l’effondrement des institutions dans ce pays, créant une situation de chaos, notamment à travers les conflits entre frères libyens, conditions confortant la montée en nombre des groupes terroristes, essentiellement Daech. La Libye possède, pour rappel, quasiment 40 % du pétrole africain, précieux pour sa haute qualité et son faible coût d’extraction, et d’importantes réserves de gaz naturel fait-il le rappeler, dont l’exploitation peut rapporter aujourd’hui aux multinationales états-uniennes et européennes «des profits bien plus élevés que ceux qu’elles obtenaient de l’État libyen» selon des experts. Aussi les 150 milliards de dollars des fonds souverains libyens «confisqués en 2011 pourraient se quadrupler si l’export énergétique libyen revenait aux niveaux précédents» selon ces mêmes experts.
Karima Bernnour

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