Après plusieurs décisions de report entrecoupées par un refus du juge de lui accorder une liberté provisoire, le procès de l’ancien patron de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, s’est ouvert, hier, au tribunal de Sidi M’hamed à Alger. Sidi Saïd, qui est poursuivi pour « abus de pouvoir, dilapidation de deniers publics, réception d’avantages indus et enrichissement illégal », risque une peine lourde de 15 ans de prison ferme assortie d’une amende de 8 millions de dinars comme réquisitoire prononcé à l’issue de la séance de sa comparution devant le pôle pénal financier et économique près le tribunal de Sidi M’hamed à Alger. Dans la même affaire, le Parquet a également requis 12 ans de prison et une autre de 10 ans contre ses deux enfants Djamil et Hanafi, alors que son troisième rejeton, Ramine encourt une peine par défaut de 18 ans de prison assortie d’un mandat d’arrêt international. Dans le collimateur de la justice depuis l’ouverture des grands procès judiciaires intentés contre les anciens responsables et figures proches de l’ancien régime, Sidi Saïd, qui a dirigé la Centrale syndicale de 1997 jusqu’à 2019, a été rattrapé par une affaire de corruption. S’étant éclipsé du paysage politico-médiatique depuis le bouillonnant été de 2019 qui l’a dévissé de la tête de l’UGTA, Sidi Saïd a été rappelé aux mains de la justice près de trois ans plus tard. Le mis en cause pour corruption a été mis sous les verrous en mai 2022 après son arrestation à Saoula (commune sise au sud d’Alger), en compagnie de ses deux fils, Hanafi et Djamil, alors que le troisième était en fuite. Il convient de rappeler que l’ancien homme fort du « Front social », aujourd’hui âgé de 73 ans, avait régné pendant 22 ans à la tête de l’UGTA. Il succéda à feu Abdelhak Benhamouda, mort assassiné par des terroristes en janvier 2017.
F. G.
