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CNES : Bakalem plaide pour un changement de modèle économique

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Mohamed Bakalem, chef de la division économique du Cnes, a été, hier, l’invité de la rédaction de la chaîne 3. Au cours de cette émission, il a été question du rapport de conjoncture du Cnes qui tient compte du contexte économique avec la baisse drastique des recettes des hydrocarbures, soit moins de 44% de leur valeur comparativement à la même période de 2014.
Questionné sur l’évaluation actuelle de la situation économique du pays, Bakalem a répondu que, certes, c’est une situation qui présage à court et à moyen termes une situation de crise. Il a déclaré, par ailleurs, que les recettes du pays issues de l’exportation des hydrocarbures ont fortement chuté et qui constituent la principale source de financement de l’économie. Selon lui, le gouvernement doit prendre les mesures idoines conformément à la situation présente pour atténuer justement les effets de cette nouvelle conjoncture. Aussi, il a été question des mesures à très court terme qui ont vocation à figurer dans le projet de Loi de finances 2016 et qui est en cours de discussion au niveau de l’APN. Aussi, des mesures doivent être prises à court et à moyen termes pour le changement structurel de l’économie du pays. L’intervenant a rappelé que le rapport dans ses grandes lignes confirme que le pays est en situation de déficit commercial. En outre, il a déclaré que les réserves de changes ont baissé de 160 milliards de dollars et que le Fonds de régulation des recettes (FRR) a été entamé et il a fallu donc plusieurs années pour le constituer. D’autre part, il a ajouté qu’il y a lieu de bien utiliser cette somme d’argent pour amorcer un virage vers un modèle de croissance. Selon lui, la situation n’est pas tenable et au premier semestre 2015, il a été grignoté près du tiers, soit 33% de ce Fonds. Il a affirmé que tous ces éléments apparaissent dans le rapport de conjoncture. En outre, il a confirmé que la position extérieure du pays est largement soutenable. Il a ajouté que, dans la conjoncture actuelle, le pays est redevable d’une dette très faible. À cela, il a déclaré que le pays est en mesure de s’adresser aux institutions internationales pour d’éventuels emprunts dans des conditions fort avantageuses. D’autre part, il a été questionné sur les solutions qui pourraient résulter de ce rapport du C. Selon lui, le modèle économique actuel est appelé à changer. à cet effet, il a affirmé que le gouvernement doit réduire le gaspillage au niveau du fonctionnement des institutions publiques et aussi réduire les niches fiscales qui ne sont plus pertinentes et également au niveau de la maîtrise des projets. Selon l’intervenant, le système de subvention n’est plus soutenable à très long terme en même temps que le système de consommation énergétique. L’intervenant a déclaré que dans quelques années, avec le système actuel, le pays ne pourra plus faire face à la demande. Selon le responsable, il n’est plus possible de continuer à satisfaire aux besoins nationaux à plus de 70% par l’importation. Plusieurs questions ont été posées à l’intervenant pour donner plus de précisions sur l’éventuel redressement de la situation économique du pays. D’abord, faudrait-il plus de rigueur, plus de décisions courageuses de la part du gouvernement pour aller vers une révision graduelle de cette question de subvention ? Faudrait-il encore attendre trois années pour sortir de la dépendance des hydrocarbures et réussir cette diversification de l’économie nationale ? À cela, Bakalem a affirmé qu’il faut d’abord mettre en place les conditions idoines à la situation actuelle pour procéder au changement de ce virage inadéquat et prendre celui qui est plus sécurisé. De ce fait, il a déclaré qu’il y a un certain nombre de conditions préalables qu’il faut mettre en exergue pour agir en conséquence. D’autre part, l’intervenant a affirmé que le gouvernement a besoin de préparer les conditions en termes d’incitation, de cadre juridique, d’accès au foncier industriel et de régulation des importations. Par conséquent, il a affirmé que l’État en tant que régulateur doit orienter les acteurs économiques vers ce modèle de diversification qui met en avant des potentiels importants tels que les secteurs de l’agriculture et du tourisme. Face à ce contexte, il a ajouté que le gouvernement a besoin d’arrêter un plan d’émergence à l’horizon 2035. Il a affirmé que pour réussir cette diversification, il faut réunir tous les spécialistes concernés, les acteurs économiques et sociaux, les décideurs et les représentants de la société civile. Par conséquent, il a ajouté que, pour procéder au pilotage du changement, il faut d’abord arrêter les conditions de mise en œuvre. Selon lui, quand l’État est confronté à une situation de crise, il y a une prise de conscience de sa part pour favoriser le changement de modèle économique.
Lazreg Aounallah

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