Un hommage appuyé a été rendu samedi soir à Alger, au maestro et grand compositeur algérien Noubli Fadel par l’Association culturelle Nassim Essabah de Cherchell, lors de la clôture des 6e nuits de la musique andalouse, tenues du 26 au 30 juillet.
Organisées par l’Association culturelle Nassim Essabah de Cherchell,les 6e nuits de la musique andalouse, entièrement dédiées à Noubli Fadel, absent de cette cérémonie pour des raisons de santé, ont été tenues du 26 au 29 juillet à Cherchell, laissant le privilège au Palais de la Culture Moufdi Zakaria à Alger, d’accueillir le 30 juillet, la soirée de clôture. Un riche programme réunissant plusieurs interprètes qui ont chanté sur des musiques de Noubli Fadel a été mis à l’œuvre par les organisateurs. L’Association culturelle Nassim Essabah de Cherchell et ses 25 instrumentistes dont huit femmes, dirigés par Islem Chabni, ont ouvert la soirée interprétant Noubet Zidène dans toutes ses déclinaisons mélodiques et rythmiques. Les pièces, « Lech ya adab el mektoub », « Mata nestarihou », « Ya ghayet el mekdoud », « Touiyari merar », « Emchi ya rassoul », « Had el gharam » et « Ettaqi Allah », ont été rendues par les voix cristallines de Amira, Nasreddine, Sylia et Meriem. Salah Eddine Noubli, a reçu le trophée honorifique et un portrait réalisé par l’artiste peintre Debbagh Youcef, destiné à son frère Fadel, des mains du ministre de la Culture Azeddine Mihoubi, présent à cet hommage. Les élèves de la classe moyenne de l’Association El Djazira d’Alger, dirigés par Nacer Bouhamidi, ont pris le relais avec des úuvres de Fadhéla Dziria, icône de la chanson andalouse et Amar El Achab, grand cheikh de la musique chaâbie. Les voix pures de Chahinez, Hani, Maya (12 ans), Chakir, Sonia, Rafik, Doria et Medina ont repris une dizaine de pièces dans les modes Djarka et Ghrib. Dans des passages en playback, les artistes Bouchra Said (Tunisie),Walid Farah (Liban) et les Algériens de Oued Souf, Karim Touati, Kamel Rezzoug, Mohamed El Khames Zoghdi et Abderrahmane Ghazel se sont succédé dans des tours de chant en solo.
Chantant avec une belle présence vocale, sur les musiques de l’artiste mis à l’honneur, avec lequel ils ont collaboré, les artistes ont témoigné de sa « grande compétence et sa disponibilité ». Ces jeunes artistes algériens ont déploré, cependant, « l’absence de prise en charge » des pouvoirs publics, soulignant le « manque d’opportunités de production et de programmation dans des concerts ». Dans le mode Sika, Farid Khodja jouant du R’beb, est intervenu avec une quinzaine de pièces dont « Zarni el malih wahdou », « CharâAllah ya lahbab », » Enness rahoum tahmouni » et « Selli houmoumek », donnant du plaisir à l’assistance. Le grand chanteur tunisien, Ziad Gharsa, très applaudi par le public, a transporté l’assistance dans l’authentique « Tarab tunisien », concluant la soirée avec des pièces comme « Wasla » (malouf tunisien), « Rahal « , dont la musique est de Noubli Fadel et « Meguyess ». Ziad Gharsa rappellera au public « le talent » de compositeur, le « génie
créatif » et l »‘humanisme » de Noubli Fadel. Des trophées honorifiques et un coffret de deux CD, regroupant les plus belles compositions de Noubli Fadel, interprétées par de grands noms de la chanson algérienne et arabe ont été offerts aux participants à cet hommage. Après de longues études en musique abouties au Caire, Noubli Fadel, né en 1951 à Tunis, a collaboré avec de grands noms de la musique, de la poésie arabe et de la chanson. Son génie créatif apparaît également dans des génériques de téléfilms algériens, ce qui lui a valu d’être primé par deux fois du Fennec d’Or et du prix de la meilleure musique de film au Festival du cinéma méditerranéen. Parmi les artistes algériens et arabes qui ont sollicité sa créativité, le grand Wadie Safy, Miyada El Hennaoui, le regretté Mohamed Rachedi, Rachid Mounir, Hamidou, Fella Ababsa, Anouchka, Mohamed El Hilw, Lotfi Bouchnak, Sefouane El Abed et Ziad Ghersa. Affaibli par la maladie, Noubli Fadel, s’est vu contraint de « cesser son activité de compositeur », et « continue de lutter contre le mal, entouré des siens, chez lui à Cherchell », a confié Salah Eddine Noubli.