L’armée de l’occupant sioniste poursuit son offensive destructrice contre la ville de Tulkarem et ses camps de réfugiés pour le 51e jour consécutif, avec un siège total imposé depuis 38 jours au camp de Nour Shams.
Cette escalade brutale se traduit par des renforts militaires massifs, la destruction d’habitations et un déplacement forcé de la population. Dans la nuit de lundi à mardi, de lourds renforts de blindés et de bulldozers ont envahi la ville et ses camps, tandis que des troupes d’infanterie étaient déployées dans les rues principales. Sous un couvre-feu de facto, les habitants subissent des restrictions sévères à leurs déplacements, aggravées par des explosions de grenades assourdissantes destinées à terroriser la population. Aux premières heures du matin, les bulldozers de l’occupant ont rasé plusieurs habitations et immeubles résidentiels dans le quartier d’Al-Ghrayfat, à l’intérieur du camp de Nour Shams. Ces démolitions s’inscrivent dans un plan visant à remodeler la géographie du camp, après avoir contraint ses habitants à un exode forcé. Parallèlement, des sources locales rapportent que l’armée d’occupation a sommé ce matin les résidents du quartier de Jabal Al-Salihin, dans le camp de Nour Shams, de quitter leurs domiciles sous peine de représailles. Ce secteur, soumis à un blocus total, fait l’objet de vastes rafles et d’actes de saccage, laissant derrière lui un paysage de désolation. Plus de
12 000 réfugiés ont déjà fui le camp, désormais vidé d’une grande partie de ses habitants. Dans le camp de Tulkarem, l’exode s’intensifie également, en particulier dans les quartiers périphériques comme Qaqoun, Abou Al-Foul et Marbâat Hanoun. Selon des sources locales, 200 familles ont été contraintes de quitter leurs maisons au cours des dernières 48 heures, sous la menace et la terreur exercées par les forces de l’occupant.
Un camp transformé en base militaire
L’armée de l’occupant sioniste occupe systématiquement les maisons désertées, les convertissant en postes militaires et en positions de sniper. Les commerces, institutions et lieux de culte ne sont pas épargnés : les forces de l’occupation ont investi magasins et mosquées, détruisant leur contenu et procédant à des pillages. De même, plusieurs maisons situées sur la rue Naplouse, en bordure du camp de Tulkarem, sont actuellement occupées par l’armée, dont les véhicules blindés encerclent la zone. Les mesures de restriction y sont drastiques, bloquant la circulation des habitants et de leurs véhicules. Cette offensive d’une violence inouïe s’inscrit dans une campagne d’expansion coloniale qui ne connaît aucun répit. Depuis le début de l’agression contre Tulkarem et ses camps, l’armée de l’occupant a assassiné 13 Palestiniens, dont un enfant et deux femmes, l’une d’elles enceinte de huit mois. Des dizaines d’autres ont été blessés ou arrêtés. Plus de 24 000 personnes ont été forcées à l’exil, laissant derrière elles des quartiers vidés de leur population. L’ampleur des destructions est catastrophique : des réseaux d’eau, d’électricité, d’assainissement et de télécommunications sont gravement endommagés. Les habitations, commerces et véhicules ont été incendiés, pillés ou entièrement rasés. L’occupant a également obstrué les ruelles des camps avec des monticules de terre, interdisant toute circulation et isolant encore davantage les zones assiégées.
M. Seghilani