Accueil ACTUALITÉ CISJORDANIE OCCUPÉE : L’entité sioniste poursuit sa politique de terreur 

CISJORDANIE OCCUPÉE : L’entité sioniste poursuit sa politique de terreur 

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L’entité sioniste a mené, mercredi, une vaste campagne d’arrestations et de répression dans plusieurs régions de la Cisjordanie occupée, ciblant plus de quarante Palestiniens, dont un enfant et d’anciens prisonniers libérés. Dans le même temps, des colons armés ont attaqué la localité de Burqa, à l’est de Ramallah, tandis que la tension ne cesse de croître dans l’ensemble du territoire palestinien, du nord de Naplouse jusqu’à El-Qods.

Selon les institutions palestiniennes de défense des prisonniers, les forces d’occupation ont arrêté au moins quarante-trois Palestiniens lors de raids nocturnes dans différentes villes de la Cisjordanie. Les troupes ont pris d’assaut plusieurs domiciles, frappé violemment des habitants et saccagé des biens personnels. Des témoins rapportent que les soldats sionistes ont dressé de multiples barrages militaires autour d’Hébron et de ses camps, bloquant des routes principales et secondaires à l’aide de portes métalliques et de blocs de béton, paralysant ainsi la circulation et isolant plusieurs quartiers. Dans la nuit de mardi à mercredi, un groupe de colons a tenté d’envahir le village de Burqa, à l’est de Ramallah. Les habitants ont réussi à repousser l’attaque avant que les assaillants ne se retirent. Aucune blessure n’a été signalée, mais la tentative s’inscrit dans une vague croissante de violences coloniales qui, selon l’ONU, atteint un niveau alarmant. Les attaques répétées des colons, menées sous la protection directe de l’armée d’occupation, visent à étendre la mainmise sioniste sur les terres palestiniennes, à semer la peur et à forcer les habitants à quitter leurs villages. Les Nations unies ont confirmé que 757 attaques menées par des colons sionistes ont été documentées en Cisjordanie au cours du premier semestre de l’année. Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé des « agressions brutales contre les civils palestiniens dans un climat d’impunité totale ».  Ces chiffres s’ajoutent à la multiplication des raids militaires, à la destruction d’habitations et à l’expansion illégale des colonies, accentuant une situation de terreur quotidienne.

Abu Dis et El-Qods : la militarisation du quotidien

Mardi, les forces d’occupation ont pris d’assaut la ville d’Abu Dis, à l’est d’ElQods, tirant massivement des grenades lacrymogènes et assourdissantes, provoquant des scènes de panique parmi les habitants. Les familles ont dû fuir leurs maisons pour échapper aux gaz, symbole d’un quotidien militarisé où les incursions deviennent la norme. À ElQods même, les mesures de répression se sont intensifiées dans le quartier de Cheïkh Jarrah, théâtre d’un verrouillage total. L’armée sioniste y a installé de nouveaux points de contrôle, interdit la circulation et facilité l’accès à des dizaines de colons venus accomplir des rituels près de ce qu’ils appellent « la tombe de Shimon le Juste ».

 La préfecture de la ville dénonce une instrumentalisation des mythes religieux à des fins coloniales, rappelant que ce site, historiquement connu comme la grotte du cheïkh Sadiq Al-Saâdi, appartient à une famille palestinienne depuis le XVIIIè siècle. Les prétentions sionistes autour du lieu n’ont, selon les historiens, « aucun fondement archéologique ni historique ».

La saison des olives sous la répression 

Alors que la saison de récolte des olives bat son plein, les attaques contre les agriculteurs palestiniens se multiplient. Le président de la Commission de résistance au mur et aux colonies, Muayyad Shaâban, a révélé que les colons et les soldats ont perpétré 158 agressions contre des récoltants depuis le début du mois d’octobre.  Ces attaques incluent des violences physiques, des arrestations et des interdictions d’accès aux terres, en particulier dans la région de Tubas. Shaâban dénonce une stratégie systématique visant à briser le lien ancestral entre les Palestiniens et leurs terres. La presse israélienne elle-même, notamment le journal Haaretz, admet que 41 attaques contre des cueilleurs d’olives palestiniens ont été recensées en octobre. Ce chiffre, bien qu’inférieur à celui fourni par les organisations palestiniennes, confirme la recrudescence de la violence coloniale. Dans un nouveau geste de répression, le ministre sioniste de l’Intérieur, Yariv Levin, a annoncé l’expulsion de 32 militants étrangers accusés d’avoir aidé les agriculteurs palestiniens face aux agressions des colons. Le communiqué officiel prétend que ces activistes appartiendraient à « l’Union des comités du travail agricole », la plus grande organisation de développement rural palestinien fondée en 1986. Selon les autorités d’occupation, cette association serait « liée à une organisation terroriste » accusation régulièrement utilisée pour criminaliser la solidarité internationale. Les 32 militants expulsés se voient désormais interdire d’entrer dans les territoires sous contrôle israélien pour une durée de 99 ans. Le ministère n’a pas précisé leurs nationalités, mais plusieurs organisations humanitaires européennes ont dénoncé cette décision, la qualifiant d’« acte de censure politique et de punition collective ».

L’UNRWA alerte sur les destructions et les déplacements forcés 

La tension s’étend également au nord de la Cisjordanie. Dans un communiqué publié mercredi, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a affirmé que les forces d’occupation détruisent systématiquement des zones résidentielles, notamment dans les camps de Jénine, Tulkarem et Nour Shams, provoquant le déplacement forcé de dizaines de familles. L’agence a mis en garde contre « une politique de nettoyage progressif » qui vise à préparer l’annexion de larges portions du territoire. Elle dénonce aussi les lois israéliennes récentes visant à restreindre les activités de l’ONU, ayant conduit à la fermeture de plusieurs écoles de l’UNRWA et au licenciement de personnel international.

Un climat de guerre permanente

Selon les chiffres palestiniens, plus de 10 000 Palestiniens, dont des femmes et des enfants, sont actuellement détenus dans les prisons sionistes. La majorité subit des actes de torture, des privations de soins et des conditions de détention inhumaines. Le chef d’état-major de l’armée sioniste a lui-même reconnu que « la bataille n’est pas terminée » et que les forces d’occupation font face à des « défis particuliers en Cisjordanie ». Une déclaration perçue comme une justification de la poursuite des opérations de terreur et de punition collective. Derrière ces faits se dessine une logique plus vaste : celle de la colonisation par fragmentation. En combinant arrestations, barrages, violences coloniales et expansion des implantations, l’entité sioniste cherche à étouffer toute continuité territoriale palestinienne.  Les agressions contre les récoltants d’olives, la fermeture de routes et l’encerclement des villages participent d’un plan méthodique de dépossession. L’arbre d’olivier, symbole de résistance et d’enracinement, devient ainsi une cible politique.

La résistance intacte des Palestiniens

Malgré cette intensification de la répression, la population palestinienne de Cisjordanie occupée continue de faire preuve d’une résilience remarquable. Les communautés s’organisent pour protéger les champs, les mosquées et les maisons menacées. Des réseaux de jeunes volontaires accompagnent les agriculteurs dans leurs vergers, défiant les barrages et les attaques. La solidarité internationale, bien que fragilisée par les expulsions récentes, demeure active à travers des ONG et des campagnes citoyennes qui documentent les crimes commis par l’occupation. La Cisjordanie occupée vit aujourd’hui au rythme des incursions militaires et de la colonisation rampante. Derrière les murs de béton et les check-points, le peuple palestinien continue d’opposer son enracinement à la logique d’effacement. Le combat pour la terre, la liberté et la dignité s’y mène chaque jour, champ après champ, maison après maison.

M. Seghilani

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