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CISJORDANIE OCCUPÉE : Escalade des violences sionistes à Ramallah et Naplouse

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La Cisjordanie occupée a vécu, ce week-end, une nouvelle vague de violences coordonnées entre les forces de l’occupation sioniste et les colons israéliens. Plusieurs localités palestiniennes, de Ramallah à Naplouse en passant par Tubas, ont été la cible d’agressions qui ont fait de nombreux blessés, détruit des infrastructures civiles et intensifié le climat de terreur dans la région.
À Ramallah, les forces d’occupation ont pris d’assaut la localité d’Al-Mughayyir, au nord-est de la ville, tirant sans distinction des grenades lacrymogènes sur les habitants. Plusieurs Palestiniens ont été victimes d’asphyxies dues à l’inhalation des gaz. Dans le même temps, à l’est de Naplouse, les soldats ont ouvert le feu sur les habitants de Beït Fourik, provoquant de nouvelles tensions dans la région. Le Croissant-Rouge palestinien a signalé qu’à Tell, au sud de Naplouse, trois femmes ont été violemment agressées par des colons armés. Ces violences s’ajoutent à une série d’attaques qui se multiplient depuis plusieurs semaines dans les villages palestiniens, souvent à proximité des colonies illégales.

Le mois le plus violent depuis douze ans
L’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a révélé que le mois d’octobre dernier a été le plus violent en Cisjordanie occupée depuis plus de douze ans. Selon les données du Bureau de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires, pas moins de 126 attaques ont été recensées dans 70 localités palestiniennes, causant la destruction de plus de
4 000 arbres et plants d’oliviers – une atteinte directe au principal moyen de subsistance de milliers de familles rurales. Ces violences se sont intensifiées à l’occasion de la saison de la récolte des olives, durant laquelle les agriculteurs palestiniens ont été pris pour cibles, empêchés d’accéder à leurs terres et confrontés à des incendies délibérément provoqués par les colons.

Une école saccagée à Tubas
Dans la nuit de samedi à dimanche, un groupe de colons israéliens a pris pour cible l’école palestinienne “Al-Tahaddi” (le Défi) située dans la localité de Khirbet Ibziq, au nord-est de Tubas, au nord de la Cisjordanie occupée. Les assaillants ont saccagé le bâtiment, détruit le mobilier, arraché les portes et brûlé le drapeau palestinien. Ils ont également pillé le matériel solaire servant à l’alimentation électrique, les réservoirs d’eau et les archives scolaires des élèves. Le directeur de l’éducation de Tubas, Azmi Balawna, a dénoncé un acte “visant à effacer la présence palestinienne dans la région et à détruire le processus éducatif”. L’école, qui accueille 25 élèves, cinq enseignantes et un directeur, avait déjà subi plusieurs agressions similaires ces dernières semaines. Selon la Commission palestinienne de résistance au mur et aux colonies, ces attaques s’inscrivent dans une stratégie de terreur visant à forcer les habitants à quitter leurs terres.

Un climat d’impunité totale
Les chiffres de cette même commission révèlent qu’au cours des deux années de la guerre d’extermination menée contre la bande de Ghaza, les colons ont perpétré plus de 7 000 attaques contre les Palestiniens et leurs biens en Cisjordanie occupée. Ces agressions ont provoqué la mort de 33 Palestiniens, la destruction de dizaines d’habitations et le déplacement forcé de 33 communautés bédouines, tandis que 114 nouveaux avant-postes coloniaux ont été érigés. Dans son dernier rapport, l’UNRWA met en garde contre une aggravation du processus d’annexion de la Cisjordanie occupée par Israël, rendue possible par l’absence totale de mesures de dissuasion de la part des autorités d’occupation. Les attaques de colons se poursuivent dans un climat d’impunité totale, encouragé par la protection militaire sioniste. Les violences s’étendent désormais bien au-delà des campagnes, touchant écoles, hôpitaux et zones résidentielles. Cette politique systématique d’intimidation et de destruction, souligne l’agence onusienne, “vise à étouffer la présence palestinienne et à accélérer la colonisation du territoire”.

Un nettoyage silencieux
Ce “nettoyage silencieux”, selon les termes de plusieurs ONG locales, s’inscrit dans la continuité du projet colonial israélien : vider progressivement la Cisjordanie occupée de sa population palestinienne, tout en consolidant les implantations illégales. Dans les villages du nord comme du sud, les témoignages d’agriculteurs et d’enseignants font état d’un même scénario : harcèlement, attaques nocturnes, destructions ciblées des moyens de subsistance et terreur psychologique. Face à cette escalade, la communauté internationale reste largement silencieuse, malgré les alertes répétées des agences onusiennes et des organisations de défense des droits humains. En Cisjordanie occupée, les Palestiniens redoutent désormais que la stratégie de dépeuplement appliquée à Ghaza ne soit progressivement étendue à tout le territoire. Le rapport de l’UNRWA conclut que si ce cycle de violence n’est pas freiné, “la colonisation totale de la Cisjordanie occupée deviendra une réalité irréversible”. Une alerte qui résonne comme un avertissement ignoré par une communauté internationale de plus en plus passive face à l’impunité de l’entité sioniste.
M. S.

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