L’hôpital Sayeh-Mohamed de la commue de Sobha, située à 25 km au sud-ouest de Chlef, et à 5 km au nord de Boukadir, au pied de la Dahra, « présente de nombreuses anomalies et défaillances, parmi lesquelles le manque d’hygiène, la vétusté de la structure et l’absence d’une ambulance médicalisée ». C’est du moins ce que rapportent le bureau syndical des paramédicaux de cet Etablissement public hospitalier (EPH) dans une requête adressée au ministère de tutelle. Les syndicalistes citent dans leur requête, que « l’intrusion d’odeurs désagréables provenant des sanitaires dans les chambres des patients est devenue insupportable où les moustiques, véritables vecteurs de propagation et de transmission de maladies volent en toute impunité ». L’état des chambres n’est pas épargné par les syndicalises où, disent-ils, « les salles sont dégradées et insalubres, en sus des infiltrations des eaux pluviales à chaque averse de pluie et qui sont dues à la mauvaise étanchéité du toit ». Même les blocs opératoires cités dans le rapport et censés être bien stériles « ne sont pas conformes aux règles d’hygiène les plus élémentaires ». A cela s’ajoute, disent les syndicalistes, « des dépassements graves dans la gestion de l’hôpital » Toutefois, il faut reconnaître que les gestionnaires de cet hôpital interviennent en fonction des disponibilités financières et ne peuvent pas, par conséquent, y remédier totalement. Il faut savoir que cet hôpital réalisé en préfabriqué au lendemain du séisme de Chlef survenu en 1980 a atteint ses limites, puisque sa durée de vie est de 25 ans. Conçu dans l’urgence ; il est apparu que cette strucure hospitalière contient une matière cancérigène à savoir l’amiante. Faut-il souligner que les 18 000 chalets réalisés au profit des sinistrés du tremblement de terre de 1980 contiennent eux aussi cette matière dangereuse. Cependant, conscients de l’impact de l’amiante sur la santé des populations, le gouvernement a, depuis quelques années, renforcé sa réglementation en interdisant la fabrication et l’importation de ce matériau. Mais le problème actuel c’est celui d’enlever les installations en amiante existant actuellement et cela nécessite beaucoup de temps et d’argent, sachant que les déchets d’amiante doivent subir une opération de vitrification à 1600 degrés avant d’être mis sous terre. Par ailleurs, il faut noter que la wilaya de Chlef dispose en sus des chalets, d’autres hôpitaux en préfabriqué à l’image de ceux de Ténès, Chettia, Sobha construits tous après le tremblement de terre de 1980. Si l’état de l’hôpital Zighout-Youcef, de Ténès est jugé satisfaisant de par sa propreté, et de son entretien quasi-permanent, il en est autrement pour ceux de Chettia ou Sobha qui doivent être urgemment réhabilités. Toutefois, lors d’une récente sortie de M. Aboubakr Essedik Boucetta, wali de Chlef, à l’hôpital de Sobha, ce dernier a indiqué « que des travaux seront entamés au niveau de ces hôpitaux en préfabriqué qui demeurent malgré tout aptes à offrir des services de soins aux malades ». Selon de nombreux citoyens « cette mise au point cache bien la vraie raison du report du remplacement des infrastructures réalisées en préfabriqué en dur car, disent-ils, la construction d’un nouvel hôpital coûte excessivement cher et les disponibilités financières du pays ne le permettent pas aujourd’hui en raison de la chute des prix du baril de pétrole. Faut-il rappeler que le nouvel hôpital des sœurs Bedj de 240 lits réalisé au chef-lieu de wilaya a coûté à l’Etat la bagatelle somme de 40 milliards de dinars. Enfin, à noter que les syndicalistes de l’hôpital de Sobha sollicitent le ministre de la Santé et de la Population, pour « dépêcher une commission d’enquête, afin de remédier à la situation autant que possible ».
Bencherki Otsmane