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Chlef : la figue de barbarie suscite un grand engouement

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Avec l’arrivée des fortes chaleurs et l’embrasement de la région du Chélif où les températures frôlent allègrement les 45°, les premières cueillettes des figues de barbarie ont déjà commencé.
Depuis deux semaines, ces fruits charnus et épineux ont commencé à être vendus dans les principaux marchés des villes de la wilaya de Chlef et aux abords des routes nationales. Au niveau du chef-lieu de wilaya (Chlef) on peut donc les trouver au marché de gros des fruits et légumes à 1400 DA le cageot. On peut également les acheter au détail à Hay Chaara, à côté du siège du CTC. Pelées, elles coûtent 150 DA la douzaine. Avec leur peau, à 100 DA. Idem du côté de la station service Naftal de la Cité Bensouna où une ruelle ombragée est squattée durant tout l’été par les marchands de ce fruit. Les amateurs de ce fruit ne ratent pas l’occasion d’en déguster quelques uns tôt le matin. «C’est très bon pour l’estomac, c’est aussi le fruit des pauvres !», nous dit un des clients de Hichem, le jeune marchand des figues de Barbarie. «Tenez, goûtez-en une, c’est très bon, je vous l’offre. Je suis sûr que vous allez en prendre une ou deux douzaines pour vos enfants, ils vont apprécier». Certains clients tentent de négocier le prix : «Allons, je vous prends cinq douzaines, faites-moi un prix, sinon, je me rends de ce pas à la campagne chez mon cousin et je vais la ramener gratuitement». «Non, non, lui répond le jeune marchand ; on en est au début de saison et il n’y en a pas beaucoup sur le marché. Nous payons très cher les producteurs». Ce fruit exotique qui se consomme en grandes quantités dans la région est semble-t-il le fruit préféré des personnes âgées ; certains en font leur repas de midi. Pour la cueillette de ce fruit de jeunes désœuvrés profitent de la saison pour vendre ce fruit entre août et septembre. Beaucoup d’entre eux sont des élèves de collège ou de lycée qui s’improvisent commerçants le temps d’un été pour se procurer un peu d’argent afin d’acheter leurs affaires et des habits pour la nouvelle année scolaire. À titre de rappel la figue de Barbarie est originaire d’un pays d’Amérique latine à savoir le Mexique ; depuis elle s’est acclimatée dans de nombreux pays et en particulier en Afrique du nord jusqu’à en conquérir de vastes territoires. Son nom scientifique est opuntia ficus indiça. Ses larges feuilles et ses fruits sont utilisés, notamment dans l’industrie pharmaceutique pour la production de produits de beauté. Selon des centaines de recherches effectuées sur le cactus partout dans le monde, les chercheurs ont démontrés des bienfaits thérapeutiques et médicinaux de la figue de barbarie. Et si un jour on se met à hésiter à consulter un médecin pour un banal bobo ou manger un bon « zaaboul » ou « héndi », le mérite reviendra aux scientifiques qui ont mis en valeur toutes les vertus de ce fruit magique. Grâce à sa capacité de survie dans des conditions extrêmes, la figue de Barbarie a développé des propriétés exceptionnelles. Son huile très rare riche en vitamine E et acides gras essentiels possède de remarquables vertus anti-oxydantes et anti-radicalaires. Secret ancestral des guérisseurs maghrébins pour effacer les cicatrices, elle donne un magistral « coup de fouet » à la peau pour restructurer les tissus cutanés du visage et du cou avec fermeté et tonicité. De texture légère et non grasse, cette puissante antiride régénère les cellules et répare les fibres de collagène et d’élastine.
La figue de barbarie est utilisé autant qu’anti-inflammatoire, antivirale, antibactérienne, anti-oxydante (le stress), anti-ulcère, antidiabétique (diabète type 2), antirides (elle contient la vitamine E), anti-cancer, cicatrisante, diminue le cholestérol et l’obésité. Il est utilisé aussi dans l’industrie cosmétique : gel, crème de lifting, crème de soin, crème antirides, champoing et même parfum. Enfin, les figues de Barbarie sont à prendre avec modération et jamais à jeun. Le risque est de se retrouver constipé si on en prend trop. Dans ce sens, il y a beaucoup d’anecdotes à raconter sur les personnes qui en abusent de ces fruits succulents qui, pour se soulager, d’une constipation font appel à un … coq.
Bencherki Otsmane

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