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Chakib Khelil veut tourner la page : « je suis au service de l’Algérie »

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Quelques jours après son come- back en Algérie, l’ex-ministre de l’Énergie et des Mines, Chakib Khelil, marche sur la pointe des pieds, et investit petit à petit la scène publique. Dans un entretien diffusé, avant-hier soir, par la chaîne officieuse En-Nahar TV, Khelil semble prendre de la hauteur par ses propos.

Visiblement, l’homme au centre d’une grande polémique depuis l’éclatement de l’affaire scabreuse de «Sonatrach», veut tourner la page, et dit même prêt à servir le pays. Cela étant dit, cette offre de servir augure-t-elle d’un retour du puissant responsable aux affaires du pays ?
Deux semaines donc ont suffi à Khelil pour faire sa réapparition, pour la seconde fois depuis son entrée des États-Unis, le 17 mars dernier, où il a été accueilli en grande pompe à l’aéroport d’Oran. Ceci, quelques jours seulement après la prédiction faite par le patron du FLN, Amar Saâdani, qui a appelé à la réhabilitation de son protégé. Selon lui, Khelil a été victime d’une «cabale médiatique» et d’un procès «préfabriqué» par le DRS. Ainsi, le passage de l’ex-premier responsable du secteur énergétique dans la wilaya de Djelfa, avant-hier, dans une visite effectuée auprès de la zaouïa (confrérie) Si-M’hamed Ben-Merzoug, dans la localité de Bennahar, où il a été honoré par les adeptes religieux, n’est pas passée sous silence. D’aucuns parmi les observateurs s’interrogent sur l’objet de cette visite, au moment où l’opinion publique s’est embourbée dans un imbroglio, en raison des non-dits et de l’opacité totale qui entourent le procès judiciaire de Sonatrach. Pour d’autres, la sortie publique de l’ex-ministre, évincé de son poste en 2010, ponctuée par un entretien accordé de surcroît à un canal médiatique qui supplante les organes officiels traditionnels, n’est que les prémices d’un retour de l’homme controversé aux affaires. «Je suis très heureux de revenir dans mon pays, et de l’accueil chaleureux qui m’a été réservé», tels sont les premiers propos tenus par celui qui fait l’objet, en août 2013, d’un supposé mandat d’arrêt international, lancé par la Justice nationale à son encontre, lui et les membres de sa famille. Mais, visiblement, rien de tel ne semble le secouer ou encore moins l’inquiéter. À ce titre, il est bon de rappeler que l’homme fort du FLN avait appris, mardi dernier, à la Chaîne 1 de la Radio nationale, que «Khelil est protégé par la Justice». De quoi «rassurer» celui présenté comme «ami» du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Mais, contrairement à ce qui a été rapporté par-ci, par-là, Khelil ne se montre pas «rancunier», allant même jusqu’à laisser entendre que le dossier le concernant est clos. «Je regarde l’avenir, et je suis disposé à servir et aider mon pays. Mais, revenir à la période d’avant- 2010 ne sert pas l’Algérie», dira-t-il à ce propos, pour ne pas dire que la page de l’affaire de corruption ayant ébranlé la compagnie pétrolière nationale qui a fait coulé beaucoup d’encre, n’est, pour lui, qu’une vieille histoire. «Il faut tourner la page», semble-t-il dire, avant de louer son «expérience et ses compétences» dans le domaine énergétique.
Et d’ajouter encore qu’il est prêt à se mettre au service de l’Algérie, si peu que le pouvoir fait appel à lui. Quand bien même il le considère de difficile, pour lui, le contexte économique qui se développe à l’aune de la fluctuation des marchés pétroliers mondiaux n’est pas une fatalité. Mais, cela importe peu, dès lors que la question de son retour au pays continue d’alimenter moult interrogation. À la question de connaître les auteurs de ce que Khelil considère d’une «cabale médiatique», surtout qu’il exclut l’existence d’un quelconque mandat d’arrêt adressé à Interpol, le puissant responsable a parlé avec prudence mais il s’en défend. Ainsi, selon lui, les informations rapportées à travers la presse nationale et même internationale le présentant comme titulaire de la nationalité américaine et détenteur d’un passeport du même pays, sont de «pures affabulations». Même si, révèle-t-il, depuis son exil au États-Unis, en 2013, il a obtenu la résidence, justifiant que cet impératif a été dicté par le fait qu’il n’a pas pu revenir aussitôt au pays, en raison des accusations gravissimes portées à sa personne. S’agissant de cette «cabale préfabriquée», Khelil a indiqué qu’il ne connat pas les auteurs. Même si, allusion au service du renseignement qui a fait l’objet d’un démantèlement décidé par le président de la République, il a dit qu’«ils ont fait tout pour effacer les réalisations que nous avons faites les responsables et moi du secteur énergétique». En ce sens, il est revenu sur ses missions à la tête du ministère de l’Énergie, pour dire que c’est grâce à lui et ses collaborateurs qui ont œuvré au développement des investissements de Sonatrach, à travers son expansion à l’étranger, à même d’engranger plus de bénéfices pour le pays.
En revanche, il a avoué qu’il y avait des insuffisances, en matière des réformes engagées, allusion à la loi sur les hydrocarbures, adoptée à son époque, avant qu’elle ne soit abrogée quelque temps après. Des propos par lesquels Khelil voudrait clamer «son innocence» face aux accusations portées à son encontre. Toujours au sujet de ses «détracteurs», l’ex- ministre a révélé que lorsqu’il était en fonction des «spécialistes» en informations sont présents partout, au ministère, au siège de Sonatrach. Sans les citer, pour lui, les agents du renseignement sont au fait de tous les détails touchant aux dossiers d’investissement, des projets ect. Mais, il a précisé qu’il ne savait pas la mission exacte assignée à ces personnes «douteuses».
Farid Guellil

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